L'aube se lève sur la Cité de tous les Possibles

[Post d'introduction du premier rp.

Et au risque de me répéter, éviter de faire sauter Sparte dès les premiers rps]


C’était une aube incertaine qui se levait sur Sparte la Sacrée comme en chaque matin depuis le choc entre Zeus et Cronos. Cataclysme sans précédent suivi de tant de faits dont la fulgurance fut telle qu’aucune machine, aucun engin nés du génie de l’homme ne put suivre. Et quand bien même si cela avait été, nul n’y aurait jamais cru…

Lentement, Hélios entamait son ascension sur un monde meurtri par la vague des morts lâchée sur le monde en plus de la crise d’hystérie combattive qui avait poussé tout un chacun à frapper, frapper sans jamais s’arrêter, prenant pour arme tout ce qui avait bien pu lui tomber sous la main.

De cadavres déjà putrides ou frais, les rues s’étaient gorgées. Comme si des siècles de morts avaient déferlé sur le monde en un instant, marquant l’humanité de sa marque avant de soudain reflué. Impuissance, incompréhension, nul n’aurait pu comprendre la véritable origine du mal sinon les plus fervents prêcheurs d’apocalypse, écumants de voir leurs plus folles pensées soudain concrétisées. Et quand la vague se retira, le monde se réveilla, encore en proie à la plus folle terreur, seul et privé d’une vaste part de sa population. Tant tant d’âmes avaient été fauchées que les Enfers eux-mêmes en auraient crié grâce alors que le noyer se pourléchait à la vue d’une telle manne tout en s’effondrant à la vision du labeur que lui imposait le maître de l’Outre-Monde…

Maître porté disparu tout comme son épouse emportée par la main d’Arès lui-même. Mais qu’en étaient-ils des autres ? Nul parmi les Olympiens et les Titans pris dans le chaos n’était revenu, que ce fut sur terre ou en cette enceinte sacrée…

Espoir, désir de les retrouver fleurissaient en l’âme de certains aspirants tandis que d’autres écœurés par tant d’actes démentiels aux conséquences quasi bibliques aspiraient à voir renaître une nouvelle humanité, libérée du joug des dieux, maîtresse d’elle-même et de son destin. Êtres de foi, à la raison égarée ou parfaitement conscients de leurs actes, tous avaient échoué un jour à ces lieux. En Sparte la Sacrée, Sparte, la Cité de tous les Possibles. Dernier grand bastion du savoir divin où se tenait une déesse aussi fugitive qu’un éclair de lune au terme de la nuit…

Savoir qui pouvait autant brûler les doigts qu’ouvrir enfin une nouvelle voie vers les plus hautes destinées alors que la lutte des fanions avait trouvé une nouvelle variante, une variante que des aspirants laissés à l’abandon par le destin ne tarderait pas à goûter pour leur plus grand malheur…

Pourtant, ils auraient du savoir…

Lentement, ils s’étaient munis des artéfacts nécessaires, s’enfonçant à chaque fois plus loin en leurs désirs, leurs quêtes de vérité. Il le leur fallait, plus que tout, ils le souhaitaient.  C’était comme toucher le ciel du bout des doigts, atteindre une puissance, un savoir que seuls les dieux, s’ils existaient, avaient existé, possédaient. Tant de doutes, tant de questions demeurées sans réponse alors qu’ils avaient accès à tout, tout entre les murs du savoir de Savoir Spartiate. Pas une seule fois, le Haut Commandeur ne semblait avoir réagi, sinon en les remettant sans cesse en garde. Il était dangereux de souhaiter certaines choses, dangereux de creuser jusqu’à atteindre l’une des facettes de leur nouvelle réalité…

Nul ne savait ce qui les attendait et pourtant, ils s’obstinaient. Au fond d’eux, ils savaient que les dieux continuaient d'exister. Que tout était vrai et que seuls les plus courageux, les plus obstinés, ceux qui avaient le feu sacré pourraient se frayer une voie vers la vérité et puis, ils n’étaient plus aussi désorganisés. Un des leurs avaient pris les rênes, pas le plus baraqué d’entre eux, ni le plus charismatique mais bien le plus versé sur cette épineuse question. Nul ne savait exactement ce qui l’avait mené au sein de la Cité de Sparte la Sacrée mais il y était bien arrivé, suivant les traces de tant de découvreurs avant lui et Gustaaf Van Groenwaald onder Zwartemaan était son nom. Vêtu d’un costume détonnant avec le reste des tenues des autres habitants de Sparte alors que le soleil battait déjà furieusement les marbres déjà plus que blessés lors des précédentes années, il se tenait droit, fier sans le moindre mot, avançant, sa fidèle Noémie sur ses pas. A les voir ainsi, avancer côte à côte, on aurait pu croire à une mauvaise plaisanterie aux relents de bandes dessinées pourtant il n’en était rien.

S’avançant encore et encore, sa véritable bible à la main, il se plaça au centre du cercle des Muses. Un passage existait, un passage, débouchant sur une terre secrète et passait par la voie des Muses liées au puissant dieu solaire Apollon.

" Encore quelques instants et nous pourrons lancer l’incantation, professeur. "
" Bien bien. "
" Mais il faudrait peut-être vérifier les derniers… "
" Allons, allons, ma fille… Que risquons-nous ? L’existence même des dieux est loin d’être assurée. Le Haut Commandeur lui-même serait sensé en être un et pourtant, rien de spécial ne se dégage de lui. Et puis, nous avons les artéfacts et une bonne dizaine des meilleurs aspirants des trois maisons. "

Une telle assurance était si communicative qu’elle en balaya les derniers doutes et retenues. L’instant était historique, presque aussi intense que s’ils posaient enfin la main sur le mythique Graal.

Ainsi les premiers gestes s’effectuèrent alors que les aspirants se plaçaient, sous la houlette de Gustaaf Van Groenwaald onder Zwartemaan, suant à grosses gouttes sous son costume, en une figure bien précise. Déjà certains d’entre eux se retenaient d’élever le cosmos qu’ils possédaient en eux. Toute cette énergie qui ne demandait qu’à se libérer et ouvrir un hypothétique passage vers d’autres lieux…

Yeux grands ouverts, regard dardé sur la forme géométrique que formaient les aspirants, suant à grosses gouttes sous l’ardeur d’Hélios, concentré à l’extrême, le professeur Van Groenwald onder Zwartemaan ne manquait pas la moindre miette de tout ce qu’il se déroulait à quelques pas de lui. Historique était cet instant, il en était certain. Et même la nature toute proche était d’accord avec lui. Il suffisait de tendre l’oreille pour s’en rendre compte. Hormis les grattements de la plume de Noémie sur le vélin que Gustaaf avait spécialement choisi pour l’instant, un silence de mort régnait sur les lieux. Chape de plomb qui pouvait autant représentait l’accord que la peur de Gaïa elle-même face à ce qui ne manquerait pas de se dérouler sous peu.

Puisque inéluctable était le dénuement de cette expérience à présent. Déjà les premiers balbutiements d’une énergie différente de celles des aspirants se faisait ressentir. D’abord douce et tiède, elle semblait venir de loin, de très loin, comme atténuée par un voyage immense…

Et ce fut en cet instant, alors qu’il était sur le point d’arriver à une première étape qu’une autre présence se fit ressentir dans l’enceinte de l’arène. Un nouvel arrivant qui détourna aussitôt l’illustrissime professeur du rituel en cours, au risque de lui faire rater un passage primordial.

" Fichu trouble-fête… " Grommela-t-il simplement en sa barbe absente avant de s’avancer vers celui qu’il venait juste de reconnaître : un confrère dont il ignorait comme tout être en ces lieux la nature exacte. Aussi, se contentant de se recomposer un masque d’amabilité, il tendit la main vers lui, se mordant presque la langue pour éviter tout mot inutile.
 
" Et que nous vaut votre présence… Professeur ? Je ne me rappelle pas vous avoir croisé lors de nos ultimes recherches et mises au point du rituel des Muses. Quant à l’existence et surtout l’origine du cosmos animant les êtres d’exceptions dont votre serviteur en ces lieux, c’est précisément à cette épineuse question que nous nous efforçons de répondre en usant d’un savoir ancien. "

Et dépassant l’homme sans pour autant le toucher…

" La peur, la crainte, je peux les sentir dans votre voix. J’ignore ce qu’il a bien pu vous arriver pour que vous deveniez à ce point timoré mais voyez-vous, ce n’est pas en restant inactif que nous obtiendrons les réponses à toutes nos questions. "

Et posant sa paume sur l’épaule de Coeos en un geste apaisant, presque paternel s’il n’avait été entaché d’un air supérieur, il acheva.

" Et puis, nous sommes au centre du lieu le plus sûr de toute la terre. Sparte n’est-elle pas la cité la plus sûre au vu des dons et capacités des personnes d’exception la peuplant ? Nul lieu n’est mieux placé pour mener à bien nos recherches de la connaissance.  "

Ironie ou simple coïncidence, toujours en fut-il que l’énergie latente que tous avaient pu ressentir choisit cet instant précis pour éclater. Et pas en un peu…

Ce fut littéralement le sol qui vola en éclats, se soulevant avec l’aisance d’une vague à la surface de l’océan, immédiatement suivie d’une déferlante de flammes dont l’intensité n’avait rien de commun avec les quelques attaques qu’étaient capables de porter les aspirants. C’était bien au-delà, bien au-delà…

J’ai laissé Dante et Maretta ici

De toute sa vitesse, elle s’était élancée au travers des rues menant aux arènes de Sparte. Déjà de tous côtés, les effets de la déflagration étaient visibles. D’immenses fentes s’étaient dessinées sur le sol et plusieurs murs affichaient de larges lézardes, certains se retrouvaient même à demi-effondrés. De simples murets, il fallait bien le reconnaître, juste bon à séparer des terres plutôt que de les défendre, ce qui était plutôt le rôle des hautes enceintes, mais les faits étaient bien là. Sparte venait d’être méchamment secouée.

Accélérant soudain à la survenue d’une autre explosion, elle finit par bondir comme elle ne l’avait plus fait depuis si longtemps, décollant pratiquement tel l’ange d’or dont elle détenait l’armure.

Un vol sans ailes avant de soudain atterrir au centre de toute cette agitation. Un rapide coup d’œil et elle put sans le moindre doute identifier une bande d’aspirants qu’elle avait déjà à plusieurs fois mis en garde face à l’exploitation incertaine d’un savoir au-dessus de leurs réelles compétences et connaissances. Des hommes et des femmes qui étaient encore une fois passés outre ses avertissements ainsi que ceux du Haut Commandeur, et le résultat lui éclatait en plein visage.

Et il n’était pas beau, loin de là. Le sol pourtant dallé et renforcé de l’arène renfermant les statues des Muses avait comme été soufflé voire même fondu, ouvrant une vaste cicatrice sur le sol spartiate. L’air de chaud était devenu suffocant et porteur d’une menace à la hauteur de ce qu’elle avait connaître auparavant face à Artémis, Arès ou encore Hadès. C’était mauvais, très mauvais et une tache plus que sombre se détachait de tout le reste.

Un passage ?

Les Enfers seraient de retour ? Non…

Son poing se serra à en saigner à cette idée. La seule image qu’elle voulait voir en cet instant, serait la tête décapitée de la dernière incarnation d’Hadès fichée sur une pique à l’entrée de Sparte. En tant que…

Non, cela ne se pouvait pas, jamais Arwen n’accepterait un tel acte en ses terres. Jamais, elle ne le permettrait quand bien même s’agissait-il d’Hadès. Sparte était la cité neutre, si le maître des Enfers devait subir un tel affront, ce ne serait pas entre ses murs qui renfermaient aussi la Maison Noire.

Un autre explosion et elle entendit les échos d’une voix qui était loin de lui être inconnu.

" Professeur ? Professeur où êtes-vous ? "

Et arrivant face à lui, elle ne put retenir sa surprise en constatant la nature titanesque de celui qu’elle avait côtoyé depuis tant de temps.

" Un Titan ? Vous étiez un Titan depuis tout ce temps ? Espèce de traître…. Traître, comment avez-vous osé vous jouer ainsi de nous ? De notre confiance ? "

Des paroles, des accusations si lourdes, si lourdes dont elle ne pouvait encore imaginer l’impact et sentant soudain le sol en proie à de nouvelles secousses, elle s’efforça d’étouffer la colère montant en elle, en appelant à la sagesse de Chiron, plutôt que la rage guerrière d'Héraclès. Ce n’était pas le moment, pas le moment.

" Bien, nous nous expliquerons plus tard, titan, mais sachez que je ne suis pas prête d’oublier à quel point vous vous êtes joué de nous. "

Et se tournant cette fois vers les aspirants, partiellement blessés ou légèrement brûlés, ainsi que le professeur émérite qui gisait à quelques pas, assommé par l’onde de choc.

" Mais qu’attendez-vous, bandes d’idiots, emmenez cet insensé à l’hôpital et que d’autres courent avertir tous les aspirants disciples Apollon et Asclépios à rejoindre la totalité des bâtiments dévolus aux soins, d’autres blessés sont à prévoir. Vous ne pouviez pas invoquer autre chose que ce qui va nous tomber dessus incessamment sous peu. Insensés, c’est de l’inconscience criminelle ! "

Et se replaçant aux côtés du détenteur de dunamis, elle se prépara, ne portant malheureusement pas encore son armure d’or, restée dans la Maison blanche.

" Je suis Cypris, gold sainte du Sagittaire et protectrice de l’humanité et de la cité de Sparte maintenant qu’Athéna a disparu sans laisser la moindre trace et vous ? Qui êtes-vous réellement ? Que je sache au moins auprès de qui je vais combattre et peut-être même mourir… "

La bataille s’annonçait en effet plus que rude, le titan affichait déjà de nombreuses plaies que sa soma ne pouvaient totalement dissimuler et qui pouvait ainsi blesser un titan de la sorte sinon un dieu…