Vers l'ancienne Asgard! [Quête privée Sivir / Brunissen]

Sivir et Brunissen viennent de Sparte
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De la neige à perte de vue. Ramenant mon manteau en peau de loup noir autour de mon cou, je regardais cette contrée qui devait probablement habiter des villages, des temples, et autres monuments importants, désormais vierge de toute vie. Il demeurait encore bien des ruines, mais désormais couvertes de neige, elles ne ressemblaient qu'à des tas de roches difformes. Un nuage de buée s'échappait de mes lèvres à chaque fois que j'expirais, pourtant, je n'avais pas trop froid.

Cela faisait quelques semaines que nous avions entamé notre voyage avec Brunissen. Quelques jours pour bien se préparer d'abord, des achats, lecture de cartes aussi. Mon cosmos s'était bien développé, mes souvenirs m'étaient presque tous revenus désormais, bien qu'il me manquait encore à perfectionner mon don de lecture. Nous aurions pu user de notre vitesse pour venir ici en quelques heures à peine, mais nous avions préféré nous déplacer à vitesse humaine, pour nous habituer à nos cosmos respectifs et à notre nouvelle vie aussi. C'était un entraînement comme un autre.

J'étais déjà venue ici par le passé. J'avais traqué l'ancienne étoile de l'Irbis pour lui faire payer sa trahison, mes souvenirs étaient bien revenus depuis qu'on en avait parlé avec Brunissen, et je me souvenais que lorsque j'avais retrouvé l'ancien Spectre, il ne portait déjà plus son surplis, ayant revêtu une de ces robes divines d'Odin dont j'ignorais le nom, mais dont l'apparence ressemblait à s'y méprendre à un fauve. Y'avait-il un lien réel avec Brunissen? Je ne pensais pas. Je me souvenais bien de cette âme, cette âme que j'avais combattue avec acharnement, qui avait d'ailleurs failli me vaincre par sa puissance impressionnante, et elle ne ressemblait en rien à celle de Brunissen. Cette étoile, par le passé, était bien morte et le lien avec Hadès avait été totalement rompu. Cette âme avait été liée à Odin par la suite, et c'est pourquoi j'avais scellé le surplis de l'Irbis dans l'attente d'une nouvelle étoile, une nouvelle âme, pure et dévouée, pour la revêtir à nouveau.

«C'est difficile de me repérer désormais... à l'époque où j'ai scellé le surplis, cet endroit était encore intact.» dis-je en me tournant vers la belle blonde. Elle semblait tellement dans son élément ici... On avait travaillé ensembles pendant le voyage à essayer de raviver les souvenirs de son ancienne vie. D'une part, cela m'avait fait travailler mon don de lecture, d'autre part, ça l'aidait à se rapprocher de plus en plus de son étoile et reformer son âme totalement.

Nous savions que c'était réellement sa première vie en tant que spectre, mais ça n'empêchait pas qu'elle avait eu une autre vie par le passé, une autre vie où elle n'était pas encore des nôtres, et même si nous avions décidé de ne pas la juger par ce passé, il valait probablement mieux qu'elle s'en rappelle pour mieux se tourner vers l'avenir. C'était aussi pour ça que nous étions là, d'autant que si elle pouvait se souvenir, elle saurait où se trouvait quoi... et ça m'aiderait, moi, à me souvenir de l'endroit où j'avais scellé l'Irbis.

«Nous devons nous rapprocher des montagnes. Je ne reconnais peut-être pas le paysage, mais j'ai scellé ton surplis dans une grotte, et j'y ai mis des pièges que tu devras affronter seule... il s'agissait d'épreuves que je réservais au futur porteur de l'Irbis pour m'assurer qu'il soit digne de le porter.» je m'étais habituée à mes anciennes vies et mes anciens actes. Je m'étais habituée à avoir été un homme la majorité du temps, je m'étais habituée aussi à mes pouvoirs, et même si mon surplis me manquait, je savais que lorsque j'en aurais vraiment besoin, je pourrais l'appeler. Mais pour l'heure, il n'était pas utile, nous n'en aurions pas besoin dans ces contrées abandonnées...

Spoiler:

J’ai quitté Sparte en compagnie de Sivir ici

Le corps enveloppé dans une tenue aussi sobre qu’isolante, la blonde nordique contemplait sans un mot les longues étendues de neige. Ce n’était encore que l’automne et déjà le froid prenait ses quartiers, soulignant la beauté des terres d’une délicate pellicule blanche. De quoi émerveiller une Brunissen en proie à tant de flashes depuis sa rencontre avec la belle brune. Il fallait dire que la jeune femme disposait d’un don que Brunissen n’avait jamais vu de son vivant, pas en cette vie en tout cas. Ce don, ou cette malédiction, ne cessait de croître, impressionnant la blonde peu désireuse de révéler certains de ses secrets. Ce qui était trop intime devait le rester et au fond d’elle, elle se félicitait d’avoir une amie telle que le futur spectre du Balrog, capable d’appréhender cet aspect des choses sans jamais réellement en parler. Une attitude, une marque qui ne pouvait que plaire à la belle. Tant de respect existait déjà entre elles même si leur passé commun ne semblait pas avoir été tout rose, loin de là…

Perdue en ses pensées, elle ouvrit inconsciemment les bras au vent. Frais, vivifiant, il n’était pas encore réellement glacial, juste porteur de fragrance végétale et autres odeurs animales. Tout à cela, elle se plaisait à imaginer tout ce qui pouvait y correspondre. Un jeu qui lui plaisait depuis bien des années. Avec lenteur, les résineux prenaient forme en son esprit tout comme les êtres dont les chants s’élevaient en accord ou en dissonance avec le vent. Foisonnante était la vie…

Un sourire aux lèvres, elle finit par se retourner vers Sivir.

" Et les étoiles ? Comment étaient les étoiles ou le soleil ? Se tourner vers le ciel est parfois plus sensé qu’on n’ose le penser. "

Des paroles enjouées, signe de l’enthousiasme de la blonde nordique avant qu’elle ne poursuive.

" Quant aux montagnes ? Quelles formes avaient-elles, quelles chutes les traversaient ? Ou bien n’avait-il aucune trace d’eau courant le long de leurs pentes ? Je suis certaine qu’il est impossible de noyer définitivement tout passage de l’ancien peuple d’Asgard sur cette terre. Que des traces doivent toujours subsister. "

Une main amicale posée sur l’épaule de Sivir.

" Cela a du être plus qu’éprouvant pour toi d’avoir ainsi à affronter un ancien frère d’armes. Était-il ton ami ? Et marquant une pause. J’espère que non, cela aurait été trop cruel de t’envoyer toi le tuer. "

A ces mots, une pointe de souffrance s’était comme échappée de sa bouche. Trace de son passé ou de son autre vie, elle ne savait plus exactement, par instants, les deux semblaient s’entremêler. Comme si la seule présence de Sivir aimantait son ancien moi. Une situation plus qu’incroyable mais bien réelle.

Un instant s’écoula encore tandis que la brune aspirante répondait. Resserrant plus par habitude que par nécessité sa veste autour d’elle, Brunissen réfléchit quelques instants à ses paroles avant de reprendre.

" Une grotte ? Oui, cela me semble assez simple à trouver. Le souci c’est qu’elles étaient assez nombreuses et que certaines se sont refermées avec les derniers drames. "

Et posant la main ses lèvres, elle réfléchit avant de reprendre.

" Il va nous falloir explorer les lieux et repérer toutes les entrées et sorties possibles. Espérons que d’autres éléments te reviennent en mémoire sinon, cela va nous prendre des journées entières. "

Sur ce, elle se tut, attendant le signal de départ de sa compagne. Une folle course souterraine était sur le point de commencer, rêve de tous les spéléologues assoiffés de nouvelles découvertes et connaissances.

Se retrouver ici dans ces contrées gelées, après des siècles, ça faisait tout drôle. Certains souvenirs demeuraient encore flous, je suppose que c'est comme pour les mortels, notre mémoire fait un tri naturel malgré les siècles, et certains détails que je jugeais probablement sans importance n'ont pas été retenus. Malgré tout, les questions de Brunissen étaient pertinentes, car elles pouvaient me permettre de mieux trouver l'endroit où se trouvait la grotte

«Il faudrait qu'il fasse nuit pour que je vois s'il y a une différence. Mais il est vrai que le ciel était d'un noir d'encre, les étoiles paraissaient bien lumineuses en comparaison de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent..» la pollution des villes empêchait trop souvent les étoiles de briller, malgré les nuages présents, j'essayais de me souvenir de la position des étoiles, mais là, ça ne m'aidait pas trop. Je regardais plutôt les montagnes au loin

«Elles étaient plus hautes... les attaques divines, les combats menés ici et l'érosion naturelle ont eu raison de leur grandeur. Mais je me souviens d'une cascade qui se gelait pendant les périodes les plus froides... elle n'est pas si loin de la grotte, en cette période, elle devrait être vive.»

Je tournais la tête vers la main posée sur mon épaule en souriant doucement. Mon don de lecture s'était considérablement développé ces dernières semaines, mais en aucun cas je n'en faisais usage sur elle pour cerner son passé. Cela devait revenir pour elle, et si elle le souhaite, elle me le raconterait. Mes souvenirs amers étaient bien plus clairs aujourd'hui, notamment notre rencontre qui n'avait été que trop courte à l'époque. Une époque où j'avais été dupée - j'avais d'ailleurs toujours un compte à rendre avec Queen du coup! - et où j'avais été abusée aussi par une Wyverne usurpatrice de trône... heureusement que Rhadamanthe avait vite retrouvé son trône une fois qu'on l'eut libéré de cette tour infernale. Tour qui avait coûté ma vie de spectre à l'époque.

Nous nous étions remises en marche alors qu'elle supposait que ça avait été dur pour moi de courir après un traître, je me tournais vers elle, plutôt surprise du coup
«Bruny...» étrangement, ce surnom me paraissait naturel maintenant «s'il y a un trait de mon caractère qu'il te faudra comprendre, c'est que je ne peux pardonner la trahison, qu'elle soit envers moi ou envers notre Seigneur Hadès. Ni même Minos à vrai dire...» j'agitais doucement la main comme si je cherchais à chasser une mouche «après, que l'on trahisse un autre spectre, ou ses convictions, tout ça... ça me touche moins. Mais je ne peux tolérer qu'on se détourne de notre Seigneur... certes, je n'étais pas liée à l'Irbis, mais même si cela avait été le cas, je n'aurais éprouvé la moindre pitié à le traquer et le tuer. Il y a des erreurs que l'on ne peut pardonner.»

Je venais prendre doucement sa main, la tenant entre les miennes tout en plantant mon regard dans le sien, même si j'essayais de me montrer douce, il était évident que le sujet était plus que sérieux
«Même toi, je ne pourrais te pardonner si tu venais à me trahir. Malgré toute l'affection que je peux te porter, j'ose espérer que tu comprendras que je serai dans l'obligation de te tuer si tu venais à te détourner de moi ou de notre Seigneur..» évidemment, je ne parlais pas qu'elle se détourne de moi au sens affectif, juste au niveau de sa loyauté. Je tapotais doucement sa main avant de lui sourire malgré tout «mais je sais que ça n'arrivera pas. Malgré les doutes qui peuvent encore t'habiter, je suis sure que tu es celle qui saura redonner sa gloire et sa pureté à l'Irbis.»

Sourire plus franc, non, je n'avais pas sondé son esprit pour le savoir, c'était quelque chose que je ressentais au plus profond de moi.

J'essayais de me repérer et on se remettait en route. J'aurais pu avoir de la peine en voyant toutes ces ruines, mais c'était d'un intérêt purement archéologique, car en aucun cas la perte d'un camps tel qu'Asgard ne m'affectait. En soit, quelle importance? Cela faisait même un ennemi en moins, bien qu'à ma connaissance, Asgard n'ait jamais été une réelle menace pour notre Empereur, à l'exception de cette anecdote sur l'Irbis.

Usant de notre cosmos, il ne nous fallu que quelques minutes pour atteindre les montagnes pourtant fort loin, je me guidais au bruit que devait faire la cascade, il fallut s'engouffrer dans des crevasses solidement ancrée à flanc de montagne, c'était comme se faufiler à l'intérieur même de la falaise pour en atteindre le cœur, passant surement dans des zones que les mortels ne pouvaient connaître tant il fallait garder chaque sens en éveil pour ne pas risquer une avalanche!

Je suivais le bruit jusqu'à déboucher sur la fameuse cascade. Elle avait changé, ce n'était plus la haute chute d'eau de l'époque, mais trois petites l'une à la suite de l'autre, mais je reconnaissais quand même les lieux... la montagne semblait se refermer au-dessus de nos têtes, je reconnaissais aussi les odeurs et l'ambiance générale

«Nous n'en sommes plus très loin...» une fois que nous aurions réussi à trouver l'entrée, Brunissen allait devoir être confrontée aux pièges que j'avais dressés sur place... mais je savais qu'elle y parviendrait!

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