Giudecca - Celui qui porte la destruction (Combat Arès vs Minos - Dante - Alicia)

Nul ne sait ce qu'est la Guerre pure et dure à moins de l'avoir regardée droit dans les yeux sans ciller. Pour la première fois de toute son existence, la splendide Vampire avait ce visage, cette apparence dans toute sa splendeur. Jamais, un dieu n'avait à ce point montrer autant de puissance.

Tout était allé si vite, tellement vite. Les Enfers avaient été soufflés tout comme les spectres, les défunts captifs, les prisons et même cette orgueilleuse Giudecca. Un souffle l'encerclait, unique, empli de danger, celui que dans sa puissance, Arès avait provoqué en morcelant le mur des lamentations, ouvrant une infime brèche droit vers l'hyperdimension. Tout n'était, ne serait plus rien pendant quelques instants encore...

Et pourtant, pourtant, Alicia n'avait pas reculé, elle n'avait même pas pris peur. Seule une étrange fascination s'était emparée d'elle alors que la flamme approchait de plus en plus.

Minos...

Seul mot, seul autre visage à se présenter à elle, s'emparer d'elle. Le seul qu'elle avait pu contempler, ses enfants n'étant encore que fœtus en plein développement...

Minos, qu'importe ce qu'il se passera, nous nous retrouverons. Nous nous retrouverons...

Tout son cœur s'était embrasé pour lui, toute son âme, toute sa Non-Vie s'était déployée pour lui. Son cosmos gagnant en puissance, montant encore et encore avec pour seule consolation que leurs enfants n'étaient pas en ce monde, n'étaient pas en cet Outre-Monde qui n'était déjà plus rien sinon, un gigantesque champ de bataille, fumant, bouillonnant tel le chaudron du changement.

Quelques secondes s'écoulèrent encore avant qu'elle ne voit le dieu rouge incliner la tête vers elle. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que son attaque l'avait touchée. Au plus profond d'elle, la Vampire savait que c'était un honneur partagé. Elle lui aurait dit, elle lui aurait dit si elle avait eu le temps. Elle n'avait pas été seule dans cet assaut...

Un simple signe fut la seule réponse que le dieu lui laissa le temps de faire. La seule avant qu'elle ne se sente plonger sans même avoir pu comprendre. Tout était allé trop vite si vite et tandis que son corps se désintégré son regard conservait la vision ultime de la Guerre. Celle qu'elle avait vu droit dans les yeux.

J'ai perdu mais je n'ai pas à rougir... Non, je n'ai pas à rougir tout comme toi mon amour, mon cher Raziel, et tout comme cet intrigant spectre nommé Dante. Nous avons accompli notre devoir, nous avons lutté, sans faillir, contre une force largement hors de notre portée. Si quelque âme devait être blâmée, cela ne peut-être nous.

Un sourire se dessina soudain sur ses lèvres. Le dieu le verrait-il ? Le dernier sourire d'Alicia alors qu'elle s'apprêtait à attaquer tout comme son amour. Son dernier geste avant que l'attaque ne la fauche sans même qu'elle ne s'en rende compte.