Knights of Hope
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 Quand liberté rime avec désillusion

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Hypnos
Dieu du Sommeil et des Rêves
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Hypnos


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Localisation : Jamais loin de ma reine

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MessageSujet: Re: Quand liberté rime avec désillusion   Quand liberté rime avec désillusion - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 14:05

Moi qui avais tant et tant redouté la rencontre entre celle qui autrefois avait porté le titre de Bloody et ma petite princesse Arwen, elle pour qui jusqu’à présent sa mère n’avait qu’une et unique facette ; ce que je pus voir de mes yeux suffit amplement à chasser les quelques craintes qui pouvaient encore subsister en mon cœur.

*Une mère et sa fille, au-delà des frontières de l’esprit, au-delà des liens du passé et du vécu. Les liens du sang, les plus forts de tous.*

L’étreinte entre la seconde facette de Thalie et notre fille me fit l’effet d’un véritable baume apaisant, reléguant au rang du passé les blessures pourtant si fraîches que ma demi-sœur m’avait infligée avec son naturel sadisme. Encore une fois, d’un poison destructeur, le bonheur était né. Ainsi se poursuivait la ronde sans fin du venin de la Discorde, fluant et refluant sans que je ne parvienne même à savoir si sa finalité était de revenir, ou d’être chassé.

« Ecoute ta mère Arwen, elle a beaucoup de chose à te révéler, des choses importantes, très importantes. »

En effet, les révélations que Thalie prenait le plus grand soin d’annoncer avec délicatesse et préparation allaient sans aucun doute faire trembler jusqu’aux fondations même de l’esprit de notre enfant.

Nous qui l’avions conservé ignorante des circonstances de notre rencontre et de l’implication de sa tante sans laquelle finalement nous ne nous serions même peut être jamais attaché. Notre fille chérie qui ignorait tout de cette époque lointaine où sa mère était encore endormie dans le corps du chevalier de la lyre…

Ecoutant sans intervenir les dires des deux faces de Thalie, je restais pour le moment silencieux, pensant le pour et le contre d’une ébauche de plan que je ne pouvais pas encore savoir brillant ou voué à l’échec.

*Absorber la puissance venant d’Eris ? Que veulent-elles dire par là ?*

Devais-je intervenir dans leur conversation et demander précisément en quoi consistait un tel plan ? Je préférais laisser à Arwen le soin d’aborder ces détails. Après tout, ce plan était conçus pour elle, nous autre encore reclus en Arcadia aurons bientôt nos propres priorités et nos propres chemin à suivre.

*Le plus tard possible j’espère…*

Le plan semblait prendre une forme que j’appréhendais déjà d’avantage. Les hôtes humains d’âmes divines ayant réussi à refouler l’âme du dieu au plus profond d’eux même. Hazama était-il un cas semblable ? Difficile à dire.

La vérité était que nous ignorions pour le moment tout de la relation entre Eris et son hôte humain. Leurs cosmos même semblaient entremêlés, comme les multiples mues d’un serpent changeant sans cesse de peau alors que chacun cédait la place à l’autre.

Etait-ce de la symbiose ? De l’entente cordiale ? Le résultat d’un conflit interne ? Ou quelque autre possibilité que nous ne pouvions même pas encore imaginer ?

*Je devrais aller visiter les rêves d’Eris, mais elle dort si peu, et la dernière fois, ça s’est mal terminé…*

Songeant alors en frissonnant à ma dernière excursion dans le monde onirique de la Discorde, je préférai en garder pour moi et moi seul l’intégralité du contenu, si mes reines apprenaient ce dont rêvait en secret leur belle-sœur, ça leur ferait encore une bonne raison de la maudire d’avantage.

*Eris a bien assez de force comme cela avec leur haine commune. Pas la peine d’en rajouter.*

Connaitre les rêves et les fantasmes de chaque être conscient avaient parfois de très lourds inconvénients. Si la plupart du temps, ces rêves tournaient autour de la sainte trinité qu’étaient l’argent, le pouvoir et la luxure, parfois, il en était certains qui ne rêvaient que de voir le monde bruler, ainsi que tous ceux qui l’habitaient.

Combien de fois m’étais-je vu mort, tué de mille façons dans le rêve d’un chevalier sacré ? Combien de fois avais-je vu l’image idéalisé de ma reine dans les bras d’un autre qui rêvait d’obtenir ses faveurs ?

*Encore heureux que la jalousie n’était pas chez moi maladive, sinon cela fait longtemps que je serai devenu fou.*

« Prend bien garde à toi ma chérie. Nous ignorons encore tant de choses sur les objectifs de ta tante. Elle n’a jamais été du genre à agir sans raison, et elle ne va surement pas commencer aujourd’hui. Qu’elle ait ainsi investit l’esprit d’Hazama doit avoir pour elle une signification précise, et je gage qu’en découvrant laquelle, nous pourrons l’empêcher de nuire, une fois encore. »

Etait-ce ce qu’elle désirait au fond d’elle ? Que l’on joue selon ses règles au jeu dont elle fixait le décor ?

« Surtout prends bien garde à toi quand tu seras en sa présence. Hazama n’est peut-être déjà plus. Garde toujours à l’esprit qu’Eris se nourrie du désir dans chacun de nos cœurs. Quand un désir devient ardent au point de nous perdre dans une course effrénée vers notre autosatisfaction, il mène à l’envie, à la colère et à la haine. C’est cela qui donne à la Discorde son pouvoir, et celui-ci n’a jamais été aussi grand. »

Prenant alors mon enfant entre mes bras, je ne pus m’empêcher de trembler pour elle sachant quel terrible adversaire elle allait maintenant devoir affronter. Elle si jeune, si innocente, déjà souillée par la cruauté du monde et d’une famille pas toujours aimante.

« Je suis navré ma petite fille… J’aimerai qu’il existe un autre moyen. Si je pouvais aller sur le champ la confondre et la mettre à bas, je serais déjà parti. Mais aussi dur qu’il me soit de l’admettre, Eris est maintenant plus forte que je ne le suis, et sa puissance ne cesse de croitre alors que les graines qu’elle sema tout au long de l’histoire du monde ne cesse de grandir dans le cœur des dieux et des hommes… »

Je me sentais prêt à fondre en larme, mais pour Arwen, je devais tenir bon, conserver tout cet amour et cette fierté paternelle profondément enracinée dans mon cœur, et ne surtout pas laisser mes doutes permettre à la Discorde de prendre racine dans le cœur de ma petite princesse.

« Nous ne l’emporterons pas par la force, mais par ses propres armes. La ruse et l’intelligence sont elles aussi des armes honorables, ne l’oublie pas. Prends garde à tes désirs, si tu en perds le contrôle, Eris aura gagnée, et à jamais elle contrôlera ton destin. »

Notre entrevue devait maintenant prendre fin. Qui sait combien de temps sur Terre avait duré son absence, ou celle de Morphée. Personne ne devait se douter de rien, il en allait de la suite de notre plan à Thalie et moi.

« Va maintenant mon enfant. Soit forte, et n’oublie pas, à chaque fois que tu fermeras les yeux, nous serons à tes cotés. »

Faisant alors signe à Morphée de reconduire sa demi-sœur en son esprit, j’eus le cœur serré en devant déjà leur dire au-revoir alors que nous venions à peine de nous retrouver. La Discorde et ses alliés avaient déjà des coups d’avances, et pour les contrer, il ne fallait plus perdre un seul instant.

*Le sort en est jetté.*

Prenant la main des deux facettes de Thalie, encore resplendissantes au sein d’un Arcadia transfiguré par le bonheur de ses deux déesses rayonnantes, j’eus pour elle un regard qu’elle ne connaissait que trop bien, celui que nous avions partagé il y a encore à peine quelques instants avant l’arrivée d’Arwen.

« Tout ira bien pour elle, ne t’inquiète pas mon amour. »

HRP:

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Arwen
Haut-commandeur de Sparte la Sacrée
Arwen


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MessageSujet: Re: Quand liberté rime avec désillusion   Quand liberté rime avec désillusion - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 17:28

Le temps, le temps s'il existait dans le jardin-monde d'Arcadia semblait s'être arrêté. Jamais, Arwen ne s'était sentie aussi bien qu'en cet instant. Ce moment de partage, de communion avec les êtres qu'elle aimait le plus au monde. Encore toute jeune, la déesse n'avait pas encore fait la rencontre du véritable Amour. Cela lui emportait tout sur son passage mais elle avait pu le contempler tant de fois dans le couple que formait ses parents. Eux que tout aurait du opposer était la preuve vivante des pouvoirs d’Éros et d'Aphrodite. Et si, jusqu'ici, elle n'avait connu que quelques amourettes sans lendemains, Arwen ne désespérait pas de rencontrer un jour celui qui deviendrait son époux. Du moins, si tel était son destin...

Destin qu'elle refoulait pour l'instant, se concentrant uniquement sur ce qu'elle ressentait et découvrait. Les deux visages de sa mère, la Muse de la Comédie, et cet éclat qu'elle n'avait jamais vu chez son père auparavant.

Nouvel état que Thalie confirma une nouvelle fois à Morphée. Lui qui semblait tenir Bloody en si mauvaise estime. Qu'avait-elle donc fait pour inspirer une telle réaction en son demi-frère ? La curiosité dévorait Arwen mais elle sentait bien que c'était un sujet de souffrance pour sa mère. Chose dont jamais, elle n'accepterait d'être la cause. Contrairement aux autres divinités, la blonde scientifique aimait ses parents et nul ne pourrait en affirmer le contraire. Aussi, préférait-elle laisser à la muse de la Comédie le soin d'amener le sujet. Soin qui arriva bien trop vite, brisant la magie de cet instant.

- Je vous le promets, mère, sur le Styx, le fleuve des serments divins, je vous le promets. A vous, Thalie et Bloody, mais aussi au grand dieu Hypnos et à Morphée. Que tous acceptiez mon serment de ne jamais rien divulguer de tout ce que j'apprendrai en cet instant.

Le ton si grave d'Arwen trahissait déjà un changement qui avait été amorcé au sein même de la cité du cosmos. Le temps de l'innocence était achevé depuis si longtemps déjà. Ni Thalie ni Hypnos n'avait pu lui épargner cette inévitable conclusion. Qu'elle le voulait ou non, la jeune déesse tenait un rôle essentiel voire central en la tragédie qui se poursuivait.

- Hazama ? Hazama... Alors lui aussi ?

Tragédie où tous étaient impliqués. Tous ses proches et celui qui lui avait servi de mentor lors de son arrivée à Sparte, un autre nom qu'elle se devrait de venger si elle ne pouvait le sauver. Le cœur d'Arwen avait manqué un battement mais nul n'aurait pu en dire la signification en cet instant. L'aimait-elle ? De quelle façon, comme un ami ? Un père ? Un amant ? Elle-même ne le savait, ne s'était même jamais posé la question.

C'est trop tard de toute façon. Rien ne sera plus comme avant. Je ne peux rien faire pour lui sans le perdre. Du moins, pour l'instant...

Et redressant la tête aux paroles de sa mère, s'apaisant sous les nombreuses caresses de Bloody, elle ajouta.

- Je ferai ce qu'il faut, Thalie, je le ferai. Offre-moi encore ta force, ton pouvoir de muse que je l'ajoute aux miens et je trouverai...

Une demande qu'elle savait acceptée d'avance même si elle ne savait encore comment s'y prendrait exactement Thalie. Les dons des Muses étaient plus subtils et savoir en user était loin d'être aussi simple qu'on le pensait. Trop souvent, les filles de Mnémosyne étaient traitées comme de la boue, de beaux objets inutiles, dénués de tout intérêt. Chose qu'Arwen savait tout comme elle connaissait l'immense courage de sa mère tout comme la force de son amour et son esprit de sacrifice.

- Non, je ne veux que tu souffres encore. Thalie, je ne veux pas que tu subisses cela. Père, Hypnos, empêche-la. Empêche-la. Si je dois souffrir, ce sera ma destinée et le lot de déjà tant d'autres déesses avant moi. Je ne peux accepter encore cela. Je t'aime trop...

Les larmes d'Arwen menaçaient de pointer mais elle les retint et, plongeant au plus profond d'elle-même, elle se blinda, se blinda en se parant de simple logique et d'un esprit froid, dénué de sentiments. Raison, juste la raison, froide et calculatrice. Ainsi parvint-elle à tenir le choc en découvrant toute le passé de ses parents, leur rencontre et tout ce que Éris avait fait contre eux. Les actes de Bloody quand elle était sous l'effet du venin et ceux d'Hypnos. Toute cette perfidie, cette abjection, cette vilenie, tout cela aurait pu gonfler la haine d'Arwen mais elle avait pris soin de se préserver. Pourtant...

- Mère...

Pourtant, elle ne put nier le choc en voyant la fin de l'Aéropage, la condamnation d'Hypnos et, enfin, le traitement qu'Hazama avait infligé à Thalie.

- Zeus et maintenant Hazama. Zeus a accompli ce qu'il pense être la justice sans y prendre de joie, j'ai pu lire tant de désolation en lui. Au moment de la sentence et lorsqu'il se penchait sur Thalie horriblement brûlée mais Hazama...

Le jouet de la Discorde, une victime, mais il semble tant y prendre de plaisir...


Elle n'avait pu s'empêcher de trembler. La rage en elle menaçait de monter, de grimper au point de mettre à bas les défenses dont elle s'était entourées mais c'était sans compter l'aide de ceux qui l'aimaient. Toutes les caresses, les mots, le timbre même de la voix de Thalie, de Bloody et d'Hypnos. Tous ensemble la soutenaient. Elle ne pouvait se laisser aller.

Non, je suis une déesse, une déesse, pas un simple jouet.

Mots dont elle trouva soudain l’écho. Thalie lui répétait, elle aussi, qu'elle était une déesse. Une déesse aimée et soutenue et qu'est-ce qui pouvait lui donner plus de forces que cela. Les appels et les dons des autres divinités n'étaient pas de simples souffles. Arwen savait que cela pourrait la nourrir et parlant de nourriture...

Absorber les forces d’Éris ? En user...

L'idée était plus que complexe mais en tant que scientifique et dépositaire d'innombrables connaissances au travers des écrits dormant à Sparte, Arwen avait déjà quelques idées quant à cela. Il était bien possible d'user d'artefacts pour absorber la puissance divine, Éris elle-même en avait fait l'usage face à Saori, mais la jeune déesse avait la certitude que les moyens devant être mis en oeuvre seraient autrement plus subtils et plus tortueux. Quelque chose qu'elle ne pouvait encore visualiser mais qui prendrait bien un jour pied dans la réalité.

L'univers onirique...

Les seuls lieux où Éris n'aurait jamais accès. Y pénétrer surtout en ce jardin-monde serait s'exposer à la vengeance de Thalie qui en avait tout contrôle de par la volonté même d'Hypnos. Tant d'autres éléments manquaient mais elle ne pouvait tout avoir d'un seul coup. Explorer, étudier, chercher tout ce qu'elle pourrait découvrir, comprendre et percer serait sa préoccupation tout en se servant des dons de Comédienne de Thalie. Si Arwen était bien une fille de muse, qui pourrait penser qu'elle lui ait aussi appris à se prémunir de certains artifices.

- N'aie crainte, père, je ne me laisserai pas facilement prendre à son jeu. Plus maintenant que je sais que vous êtes tous deux, tous trois, en sécurité. Que personne ne peut plus vous faire de mal ou vous torturer. Pour Zeus, tu restes en compagnie des Érinyes, à jamais isolé de tous aux yeux de tous et même des Enfers puisque Perséphone n'en ignore rien. Pour les Enfers, tu es irrémédiablement perdu. Quant à vous, mes merveilleuses mères, vous êtes toutes deux portées disparues. Nul ne pourra vous toucher ou vous faire de mal. Pas même Éris puisque pour elle, Thalie et toi, n'êtes que deux faibles, deux parias dénués de tout intérêt. C'est moi qu'elle veut. Pour je ne sais quelle raison, c'est moi qu'elle veut mais elle ne pourra enfouir le germe de la haine en moi. Phénix, j'ai bien retenu les combats des anciens saints d'Athéna et le fait que la haine mène à l'autodestruction au terme d'un massacre sans nom. Je ne suis pas née pour devenir cela. Arès devrait lui suffire dans ce rôle mais même ce jouet particulier semble la lasser. Je ne laisserai pas la haine me prendre. C'est l'amour que je désire. L'amour que tous deux possédez déjà. Si je dois désirer quelque chose et qu'elle tente de le contempler alors elle ne verra que l'amour et l'harmonie. Toutes choses qui ne peuvent que la rebuter. Je ne veux que cela, avoir ce que tous deux possédez.

Et le serrant de toutes ses forces entre ses bras, elle se laissa aller une dernière fois.

- Je t'aime papa. Jamais, je ne cesserai de vous aimez, toi et maman... Mes deux mamans. Je sais qu’Éris n'aura de cesse de vouloir m'entraîner vers la haine mais elle-même ne pourra indéfiniment cacher la sienne à votre égard et je finirai bien par savoir. Savoir que ce que vous avez et qu'elle désire tant à en crever. Elle vous envie tous les deux, trois. Tellement...

Trouvons la clé et nous saurons. Je tiens à vous sortir aussi de cet état qui n'est pas digne de vous même si je suis certaine que vous avez quelques consolations.


Et entendant soudain la prise de congé d'Hypnos.

- A bientôt, père et mère, Hypnos, Thalie et Bloody. Oui, je vous rejoindrai chaque fois que je fermerai les yeux, plongeant dans le Sommeil unique que vous m'offrirez.

Une ultime étreinte entre la fille et ses parents et le monde onirique commença à perdre de sa teneur. Le temps du réveil ne tarderait plus à venir.

=> Sparte - Quartiers des Professeurs
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Thalie
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Thalie


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MessageSujet: Re: Quand liberté rime avec désillusion   Quand liberté rime avec désillusion - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Oct - 17:27




Serrant la main de mon époux en la mienne, je ne pouvais que ressentir la peine et la réticence de Thalie à laisser Arwen se débrouiller seule en ce monde. Elle avait beau avoir totale confiance en notre fille, c’était une véritable déchirure pour elle de la laisser aller retrouver Éris Hazama comme si de rien n'était. Pour elle, pour nous puisque nous n’étions et ne demeurions à jamais qu’une. Des étoiles plein les yeux malgré les circonstances, je souriais. Une attitude bien surprenante en ces instants suivant la séparation. Un instant s’écoula encore avant que je n’interroge Thalie du regard. Il fallait bien qu’on le lui dise même si au vu de nos retrouvailles et de la manière dont nous les avions fêtées, cela ne laissait pas vraiment de place à la surprise.

Prenant alors la main de mon cher Lucian, je la plaçais sur mon ventre, sur cette matrice que je ne serais jamais que pour Éris. Au moins, cela, elle ne pourrait jamais me le nier.

Et plongeant mon regard en celui du maître du Sommeil, je pris alors la parole.

- Thalie et moi portons notre futur enfant…

Posant ses doigts sur les lèvres du fils de Nyx, la blonde muse de la Comédie m’encouragea à poursuivre.

- Toutes deux, nous sommes toujours fertiles et de toutes les promesses d’avenir que nous avions reçues, celle-ci est la seule à s’être réalisée. Il faut que tu saches, mon amour…

Sans doute le savait-il déjà. Éris éprouvait depuis toujours un malin plaisir à faire passer des bribes d’informations pour mieux meurtrir les autres et plus que certaines autres déesses, j’étais l’une de ses cibles préférées sinon sa cible préférée.

- Il faut que tu saches ce que Zeus m’avait dit avant qu’Éris ne m’enlève et ne me torture jusqu’à me briser en se servant, entre autres, de l’amour que je porte à notre merveilleuse Arwen.

Baissant doucement la tête, je laissais alors Thalie prendre la parole. Plus que moi, elle avait été présente en cet instant. Plus que moi, elle avait reçu la bénédiction de Zeus.

- Père…

Elle hésitait, je pouvais parfaitement comprendre pourquoi sachant ce que nous avions perdu en cette seule journée.

- Père était venu me trouver alors que mon corps se régénérait. Jamais, il n’avait voulu cela. Autant, je m’efforce d’accepter certaines choses, autant il faut que tu puisses au moins entendre celle-là et la partager avec moi, partager les conséquences de mes actes.

Mes actes, nos actes, elle l’avait dit. Tout comme ma tendre Thalie, je ne laisserai pas Éris s’accaparer tous les morceaux de cette triste affaire.

- Père était donc venu me trouver et pour ne pas me laisser sombrer et succomber à la puissance de ses Foudres, il m’a révélé ses véritables intentions à mon sujet, à ton sujet…

Cette pointe de malaise, je la ressentais aussi. C’était si récent. Thalie avait largement eu le temps d’agoniser dans les flammes avant que Perséphone n’intervienne sur ordre de Zeus. Pas un instant, le roi de l’Olympe n’avait montré le moindre signe de faiblesse. Il devait être fort même si au fond de lui, son cœur de père saignait.

- Ton supplice, ta condamnation ne seraient pas sans fin. Jamais, il n’avait voulu cela. En fait, il comptait te rendre ta liberté, t’émanciper à jamais d’Hadès et nous permettre de vivre notre amour au grand jour. De nous unir devant l’ensemble des autres dieux et des hommes. Il m’avait offert cette bénédiction avec la plus grande de toutes les sincérités. Il m’avait fait cette promesse sacrée mais c’était à l’ancienne Thalie. A celle qu’il avait laissée dans sa chambre de l’Olympe et non à celle qui l’a défié, bafoué et trahi.

Telle était aussi la réalité, en revenant à la vie, j’avais massacré l’une des Érinyes, permis la libération d’Hypnos et de là, trahi la confiance et l'amour de Zeus. Retourner en son monde serait me condamner à subir à mon tour les foudres de l’Aéropage. Tout avait été parfaitement orchestré. Je me sentais piégée et il fallait maintenant que je portais de nouveau un enfant d’Hypnos, que nous en portions sans doute toutes deux un, que je fasse tout pour le protéger.

- Mon amour, j’ai commis le pire affront envers Zeus et rien ne pourra l’effacer. Qu’importe qui ou ce qui m’y a amenée, que je fus ou non manipulée, je ne peux rien y changer, je l’ai fait. Si je retourne en l’autre monde, les olympiens apprendront aussitôt ce qu’il s’est passé. Que tu es libre…

Je craignais tant pour lui, pour notre enfant. J’ignorais quelle serait sa réaction mais il fallait aussi qu’il sache. Qu’il sache que les conséquences de mes actes ne seraient pas tendres. Aucun olympien ne se laissait jamais ainsi défier et Zeus était leur roi.

- Que tu es libre… Et je ne peux me résoudre à les laisser te prendre en chasse et te jeter en une geôle encore pire que celle d’où je t’ai extirpé. Maintenir l’ignorance est en cet instant notre seule chance…

Et serrant à son tour la main d’Hypnos en la sienne, Thalie acheva en la posant sur son cœur.

- Je te demande juste de me pardonner d’avoir gâché cette chance unique que Zeus nous offrait…

L’avait-il su ? Je n’avais aucune possibilité de le savoir mais je ne tarderais guère à être fixée.
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