Knights of Hope
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 Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir

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Clio
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeJeu 16 Oct - 21:43

[Faut croire que Cronos a voulu se venger de la chance de Zeus ><]

Hermès était sûr qu'il n'y avait personne d'autre dans le temple de Zeus au moment des faits, ce qui contredisait la voix féminine que Clio avait entendu. Elle devait bien appartenir à quelqu'un, non?Clio n'eut pas le temps de appesantir plus sur le sujet, car Zeus leur annonça que dorénavant ils pouvaient parler en tout sécurité, Cronos ne pourrait plus les espionner. Il leur fit ensuite un résumé de tout ce qui venait d'être dit en reprochant durement au Voleur divin son comportement à Sparte et leur confia des missions.

"Aller à Sparte et retrouver Arwen... Après ce qui c'est passé la dernière fois je ne suis pas sûre que se soit une bonne idée."


Elle pouvait toujours essayer, mais la vindicte d'Arwen risquait d'être trop forte si elle le faisait maintenant. Peut-être devait-elle laisser ses soeurs y aller seules pour le moment, et dans l'absolu les rejoindre plus tard. Artémis proposa elle aussi qu'elle reste en arrière.

"C'est peut-être le mieux qui me reste à faire. Je pourrais essayer de trouver des informations dans les deux livres que m'a remis Tsubaki. Ou alors peut-être essayer de..."

Une autre idée venait de germer dans son esprit. Une idée qu'elle décida de mettre en œuvre dès que possible. Elle prêta une attention discrète au départ d'Arès qui parti dès que sa mission lui fût donner. Mission très étrange et surprenante d'ailleurs. Arès, faire de la diplomatie?

"La Guerre diplomate? l'Olympe est-elle perdue à ce point-là pour que père en arrive à de telles décisions?"

Puis, elle écouta calmement la remontrance qu'Athéna lui accordait. Une leçon sur comment son comportement avait pût blesser Arwen au point qu'elle s'était dressée contre elle. En un sens c'était peut-être compréhensible. Clio fronça les sourcils, signe qu'elle réfléchissait. Peut-être devrait-elle avoir une autre discussion avec sa nièce, lorsqu'elle se serait calmée bien sûr.

"Athéna, transmet à Arwen que je ne souhaitais pas la blesser et que si elle le désire, nous pourrions avoir une autre discussion en ta présence."
Transmit-elle par télépathie.

Avant le départ de ses deux soeurs, Clio fit apparaitre son livre d'Histoire et se servit de ses souvenirs pour leur dévoiler la scène de l'enlèvement de Thalie. En n'ommettant pas la mystérieuse voix féminine qui avait fait flanché ses certitudes envers Hazama. Une fois cela fait, elle voulu une nouvelle fois projeter son esprit dans les flots du temps et...

Et alors le cauchemar commença. Elle ne s’aperçut de rien au premier abord, mais soudain la scène eut une impression de déjà vu... Le monde devint noir et blanc comme à l'Aréopage. Cronos était-il dans la pièce? Qu'avait-elle fait?

"Cronos est... Ici?"


C'est alors que le dieu du Temps apparût derrière-elle, si proche qu'elle en eut des frissons et voulu s'éloigner de lui pour courir vers son frère et son père. Mais il était trop tard, bien trop tard. Cronos lui disait de ne pas avoir peur, et elle faisait de son mieux pour rester la plus insensible possible. Mais tout son corps tremblait. Son geste allait lui couter, beaucoup lui couter. Elle voulu encore une fois se dégager lorsqu'il la prit par le menton.

-Laisse-moi tranquille ! 

Mais elle était du Temps, à la merci de ce dieu qui allait la punir pour ce qu'elle avait fait. Elle ne pouvait rien faire parce qu'elle n'était pas une guerrière comme Athéna ou Artémis. Pourtant, elle aimerait que tout cela cesse. Toujours aussi impuissante, Clio fût contrainte de laisser Cronos se coller à elle et faire d'elle sa poupée. Il n'était pas violent non, loin de là. Mais la douceur dont il faisait preuve avait un gout de mort.

"Cela t'amuse, monstre..."

Si elle avait été un peu moins éveillée, elle se serait sans doute mise à pleurer devant cette douce perversité. Soudain, tout son cosmos fut aspiré et elle ne pût retenir un hurlement alors qu'un vide affreux emplissait son corps. Tout ceci avait un air de famille avec les antiques tragédies grecques. La pauvre victime qui aimerait se débarrasser de son bourreau, mais qui ne pouvait pas car elle était entravée par quelque chose.

"Puisses Zeus et Hermès me pardonner l'horrible spectacle que je leur donne... Ils doivent me trouver pitoyable..."

Et Cronos de continuer son horrible oeuvre tandis que Clio restait tout aussi impuissante. Une impuissante qui la révoltait et qui, si ça avait été possible, aurait provoqué chez elle une réaction bien plus violente que la gifle à laquelle Hermès avait eut droit quelques minutes plus tôt. 

Puis vint ce qui était sans doute l'apothéose de cette horrible spectacle, l'instant dramatique absolu de cette tragédie. Après quelques paroles adressées à Zeus, Cronos donna un long baiser à sa petite fille à peine sortie de l'enfance. Un baiser qui hérissa tout le corps de l'enfant, tandis que l'âme de la Muse se sentait expulsée de ce corps si jeune.

"Non! Non! Pas ça! PAS CA !!!"


Mais elle ne pouvait rien faire, elle n'avait jamais rien pût faire. En cet instant plus qu'en n'importe quel autre, la jeune divinité n'avait été que la spectatrice malheureuse d'une histoire. Sa propre histoire. Et pendant que Cléo s'effondrait, morte à jamais, Clio s'envolait anéantie poursuivre le court de son existence. Sa prochaine incarnation connaitrait-elle le même sort funeste que cette pauvre petite humaine trop tôt arrachée à ses parents?

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Hermès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeVen 17 Oct - 16:53

Ainsi furent les choses, forcément ses paroles n'ont eu aucun effet et pire, il fut remis à sa place aussitôt. C'était si logique à la fois, il aurait dû se taire et rester dans le plus grand silence vu comment on le traitait. Même Zeus finissait par une remontrance qui le mit hors de lui mais Hermès se retint de se lever pour s'en aller sur un coup de tête.

Voilà encore une fois, on ne le voit que comme un enfant, voleur et menteur à souhait. Autrefois, il adorait qu'on le voie ainsi mais peu à peu, avoir une telle image n'apportent pas que des bonnes choses. Au final peu importe, rien ne changeait avec tout ce qu'il avait pu dire. Fallait avouer qu'il y avait pas besoin de parler.
 

-Humf !

Ce fut la seule réaction quant à la suite des événements. Arès aller aux nations unies ? Ne serait-ce pas un rôle plus adapté à Athéna ou bien à lui ? Comment Zeus pouvait-il confier une telle chose à lui ? Tout ça l’écœurait au plus haut point, pas la moindre violence hein ? Bizarrement entendre ça le fit légèrement sourire, demander à Arès de rester dans cette conditionné devait certainement pas lui plaire. Comme quoi on pouvait trouver des plaisirs simples et qui sont à côté.

Et si après tout ça, il s'était trompé sur toute la ligne ? Peut-être qu'il n'agit que par pure impulsion émotionnelle au point d'agir sans même comprendre à quel point il faisait les erreurs.


*-Je vois... Des erreurs hein ? De toute façon je ne suis qu'un voleur et un menteur...*

Sa main droite serra le rebord de son trône qui se déforma comme s'il avait été prévu pour mais en le relâchant, ce dernier reprit sa forme normale. Tout ceci le fit bouillonner mais contrairement à ce qu'on pouvait croire, le dieu laissa cette colère s'écouler et se calmer pour ne laisser qu'un calme pesant... Trop pesant. Sa colère venait de prendre fin.

Son regard à présent paisible et se posa sur les autres divinités s'en aller pour accomplir leur mission avant qu'il ne reste que Clio et Zeus encore sur place. Voir Perséphone... Peut-être qu'elle pouvait le comprendre, elle aussi avait perdu une personne qu'elle aimait. L'image du dieu farceur et rigolard ne tenait plus vraiment la route de toute façon après ses actes... Oh il pourrait encore jouer avec ce rôle mais pas pour le moment.

Pour une fois après avoir été en colère pour la première fois de sa vie, il put contempler tout ce qui allait se passer dans une certaine mesure... Du moins jusqu'à que son corps soit pris dans un ralentissement du temps bien trop important comme ça. Si son corps était comme bloqué, son esprit et son regard lui montraient une scène des plus désagréables sans pouvoir faire quoi que ce soit.

Cronos ! C'était donc... Un enfant ? Non, c'était impossible, ce n'était qu'une apparence qui cachait là un être bien plus ancien et bien plus puissant qu'il ne l'aurait cru. Si jamais il avait été capable de bouger, son seul réflexe aurait été de reculer le plus rapidement possible mais dans cet état, utiliser ses sandales ailées fut comme dans un ralentit extrêmement long.

Même Zeus semblait ne pas pouvoir bouger à la vitesse de l'éclair. Manipuler le temps apportait un tel avantage qu'Hermès ne voyait pas comment Cronos pouvait être vaincu s'il avait le temps de son côté.

Le voir s'approcher de lui le fit s'affoler à un point qu'il ne connut jamais le besoin de s'écarter absolument. Mais finalement il ne lui fit rien, Cronos n'était pas là pour les tuer . Alors pourquoi ? La réponse ne tarda guère à arriver ; Clio.

Non pas elle ! Cette fois la peur prit place à la fureur, si jamais il devait lui faire le moindre mal... Même Hermès ne pourrait anticiper à l'avance cette réaction si violente.


*-Non ! Ne la touche pas ! Ne lui fais pas le moindre mal !*

Rien à faire, la scène devenait de plus en plus morbide et sans pouvoir agir, il ne put que voir l'un des êtres les plus chers à son coeur à la merci du roi des titans. Non ! Il refusait ça ! Pas question de perdre encore une autre personne... Calypso... Thalie... Et si rien ne se faisait, Clio allait être la prochaine.

C'est toujours avec cette même lenteur que son portail dimensionnel avait la ferme intention de déverser sur Cronos un flot d'armes et de métal en tous genres.


*-Non... Clio...*

Pas encore non ! Le temps reprit son cours et c'est une dizaine d'armes qui furent projetés là où Cronos se trouvait à peine quelques instants. Toujours avec la même rapidité, Hermès se rua sur Clio pour l'attraper dans ses bras avec affolement en tombant à genoux dans sa maladresse.

-Clio réveille-toi... Tu ne peux pas me laisser seul... Non... Pas toi... Tu avais dit que tu serais avec moi... Ne m'abandonne pas... Je ne veux pas revivre encore une fois la même chose...

Enfonçant sa tête contre le corps inerte, le dieu ne put que fondre en larmes alors que le souvenir de la mort de Calypso lui revint comme une cicatrice qui ne put se refermer. Pleurer... Uniquement pleurer... Il n'y avait que ça à faire. Pleurer et maudire son incapacité à pouvoir sauver les êtres qu'il aime le plus.
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Zeus
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Oct - 14:40

Plus que l’annonce des anneaux de pouvoirs ou celle du retour de leur grand-père, ce furent mes choix concernant tant Clio qu’Arès qui semblèrent faire réagir mes enfants. Les uns osant le dire à voix haute, les autres ne pouvant me cacher ce qui dans leur esprit transparaissait déjà sur leur visage et dans leur yeux étonnés.

Clio semblait avoir encore bien du chemin à faire avant de se voir accorder la confiance de mes deux autres filles, son incapacité à se souvenir de ce qu’elle fut associée à son apparence frêle et juvénile ne l’aidant résolument pas à paraître sous son meilleur jour.

Quand à Arès en tant qu’émissaire, je ne m’attendais pas à ce qu’aucun d’eux ne comprenne, si ce n’est peut-être la Sagesse elle-même. Le monde avait changé, certains de mes enfants eux-mêmes avaient changé, et pas forcément en bien. D’Hermès et de Clio, je ne retrouvais que des vestiges de ce qu’ils furent par le passé. Etaient-ils donc devenu si faible, si décadent ?

*Ont-ils donc perdu toute confiance en moi ? Ne peuvent-ils comprendre ce qui est pourtant évident ?*

L’Homme était devenu querelleur et têtu. Son orgueil l’avait détourné de nous, de lui-même, de ce à quoi il était prédestiné. Si je voulais attirer de nouveau leur attention, je ne pouvais désormais me contenter de leur taper sur l’épaule. Il me faudrait y aller à coup de marteau, ce n’est qu’ainsi que j’obtiendrais leur attention.

Certes, je comptais sur le zèle de mon ainé dans sa nouvelle mission, certes s’était faire preuve d’un esprit calculateur, mais quel roi refuserait d’utiliser ses sujets, fussent-ils ses enfants, pour voir son règne prospérer ?

Restant silencieux alors que le dieu sanglant quittait le premier notre assemblée, j’accompagnais son départ d’un sourire satisfait. Si certains de mes enfants avaient effroyablement changé, lui était resté le même, un être que je savais contrôler, un être dont je connaissais à chaque instant les pensées, chose qu’il ne pourrait jamais me rétorquer.

*Vas mon fils boucher. Va donc semer l’effroi et la mort en mon nom. Qu’en ce jour, l’humanité toute entière se réveille sous ta poigne, que l’homme sorte enfin de son aveuglement. Prends-les par le cou, et force les a te regarder droit dans les yeux. Qu’ils comprennent enfin à quel point ils se sont fourvoyés. Rappelle-nous à eux, rappelle-moi à eux. Que mon retour n’en apparaisse que d’autant plus salvateur et triomphal.*

« Clio agira selon sa conscience, maintenant qu’elle a entendu vos pensées. Pour ma part, j’ai foi en son discernement. Bien qu’affaiblie et incomplète, elle n’en demeure pas moins de mon sang. »

La blâmer outre mesure ne servirait de rien, sinon à briser d’avantage son essence déjà en morceau. Je ne tenais pas à avoir un deuxième Hermès sur les bras, lui qui tachait après mon sermon de contenir sa colère, une colère qui s’il apprenait à l’utiliser, pourrait bien le sortir de son inaction.

*Hum… La colère est effectivement un sentiment préférable au désespoir, mais s’il s’égarait encore dans sa quête absurde ? S’il devenait plus fou encore ?*

La question ne se posait même pas. Si je devais en arriver là, je n’hésiterai pas. Rien ne se mettrait en travers de mon chemin pour restaurer mon héritage, pas même mon dernier fils.

« Partez avec ma bénédiction mes filles chéries. Que la bénédiction du maître des nuées vous accompagne et vous éclaire. »

Les pensées acérées d’Athéna ne cessaient de me parvenir depuis maintenant un instant et faisaient l’éloge de sa grande sagacité. Elle non plus ne semblait pas avoir été victime du temps, ce qui me donnait un peu d’espoir pour l’avenir de notre assemblée encore si clairsemée.

*Nous sommes encore si peu, même mon harpie d’épouse me manque…*

Que n’aurais-je pas donné à cet instant pour la revoir, même pour l’entendre me crier dessus, m’accusant de tous les maux de la Terre comme elle en avait l’habitude et me reprochant mes anciennes conquêtes terrestres…

*Un seul être vous manque et tout est dépeuplé…*

"Tu es sage autant que vaillante Athéna, tes actes comme tes pensées t’honorent. Tu es l’orgueil de l’Olympe, et j’ai foi en toi. Je te laisse t’occuper de la fille d’Hypnos et de Thalie que tu connais bien mieux que moi. Quant à la Discorde…"

Ce fut alors que l’Histoire nous fit partager une de ses visions, nous remontrant l’enlèvement de Thalie des mains d’un être dont la voix me glaça le sang.

« Mais… Cette voix… Cette voix ! C’est celle… ! »

Il n’y avait aucun doute, c’était bien la voix féminine chargée de venin et de malveillance que j’avais entendu dans les souvenirs de Thalie quand je m’étais immergé en eux. Cette même voix que je ne parvenais pas à identifier malgré mes efforts les plus sincères.

La vision s’achevait sur l’absorption de Thalie dans une sorte de serpent fait de cosmos, juste avant qu’une ombre qui ne pouvait être que celle de Cronos ne fasse apparaître le portail par lequel cette mystérieuse femme s’échappa.

*Mais… Comment a-t-elle put rentrer à mon insu dans mon palais ? Cronos !*

La situation était encore plus critique que ce que j’avais pu imaginer. Cronos pouvait apporter des troupes directement dans nos lignes ! Combien de ses soldats avait-il bien put déjà déployer ? Combien étaient peut-être déjà présent dans mon palais, prêt à frapper ? A saborder nos défenses ?

*Non, non, du calme, même s’ils savent dissimuler leur cosmos, je dispose de bien d’autre moyen pour les détecter, et seul un dieu de ma puissance saurait véritablement anéantir les défenses de ma montagne.*

Aucune alerte n’avait retentis depuis l’enlèvement de Thalie, c’était donc que très probablement, aucune intrusion n’était à déplorer. Même Cronos n’avait su faire apparaître son portail sans que j’en sois immédiatement informé. Il ne restait au fond que le problème lié à son ombre et à son emprise infernal sur le flot du temps, là où il était le plus grand d’entre nous…

J’allais alors prendre la parole quand soudain le corps de Clio se couvrit de lettres de lumière et s’effondra comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.

La voyant comme au ralentit tomber de tout son corps, je ne crus pas au début ce que mes sens me scandaient à l’unisson, son cosmos, son âme, tout avait disparu !

« Clio ! »

Hermès s’était déjà précipité à son chevet, ayant lancée une attaque droit dans le mur face à lui comme s’il avait voulu atteindre un ennemi visible seulement par ses yeux.

« Hermès attention ! »

Trop tard, les bras de mon fils se resserrèrent sur un corps mort, complètement vidé de toute trace de la muse de l’Histoire et commençant déjà à se flétrir. Je m’attendais au pire, mais seules les suppliques du messager des dieux suivirent. Quoi que fut cette malédiction de lumière, elle ne s’activa pas.

« Hermès… »

Me déplaçant en un éclair à ses chevets, je marquais un temps de pause pour observer et analyser la situation. Ce qui venait de se passer demeurait encore un mystère à mes yeux, mais Hermès lui avait vu quelque chose, cela ne faisait aucun doute.

Posant doucement ma main sur son épaule tandis qu’il sanglotait tout contre une enveloppe corporelle tombant maintenant en poussière, je tachais de le ramener à la raison.

« Mon enfant, ce que tu sers à l’instant n’est pas ta sœur. Plus aucune trace d’elle ne demeure céans. Comprends-tu ? Quoi qu’il se soit passé, son âme, son essence, ne sont plus ici. Je ne puis que supposer que son corps a subi quelques attaques l’ayant endommagé au point de ne plus pouvoir la recevoir, car l’autre hypothèse serait qu’elle ait été absorbée hors de lui, ce qui est parfaitement impossible sans l’intervention physique d’un dieu surpuissant… »

Encore une fois, Cronos. Avait-il vraiment aspiré l’âme de Clio hors de son corps ? Comment ?

« Le flot du temps ! »

Oui, c’était ça ! Ca ne pouvait être que cela ! Ce qui voulait dire…

« Vite lâche là ! »

Arrachant mon enfant à la dépouille quasi décomposée de sa demi sœur de peur que Cronos s’en serve comme d’un passage pour le prendre lui aussi, celui-ci en arracha au passage des morceaux qui me touchèrent, portant avec eux, une partie de cette malédiction encore en suspens.

A peine le fragment de cendre m’eut-il effleuré que je fus propulsé dans un souvenir que je compris instantanément être celui du responsable de cette forfaiture.

Lentement, je le vis émerger du flot du temps, là où Clio avait tenté de plonger encore une fois malgré mon avertissement, je le vis tournoyer autour d’elle comme un vautour, se gorgeant de sa sensation de puissance alors qu’il détruisait petit à petit son corps en y insérant son propre cosmos nihiliste.

*Cronoooooooooooooos !*

Je hurlais, je voulais le frapper de ma foudre, mais ce n’était qu’un souvenir, rien ne pouvait plus y changer quoi que ce soit.

*Clio…*

Ne détournant pas les yeux lorsque mon père lui déposa un baiser fatal sur les lèvres avant de disparaître, je gravais à jamais cette image du regard terrifié de mon enfant dans ma mémoire. Aussi incroyable que cela pouvait bien paraître, j’avais maintenant encore d’avantage de raison de réduire à néant celui qui, revenue de la tombe, n’avait toujours pas compris la leçon qu’il y a des millénaires, je lui avais donné.

*Misérable parasite ! Imposteur ! Fourbe et lâche opportuniste ! Toujours à te terrer dans les ombres, à frapper dans mon dos ! Comme je regrette d’avoir été à l’origine de tant de souffrance pour toi sans que tu n’en succombes ! Cette fois je te promets de t’enterrer si profondément que plus jamais tu ne te relèveras !*

Les mots plein de fiel de mon paternel me traversaient l’esprit comme autant d’aiguilles chauffées à blanc, mais au moins, au-delà de l’évidente provocation qu’ils étaient, ils m’apprenaient au ton de cette voix juvénile que son apparence ne devait pas être plus âgée que celle de la muse qu’il venait de briser de son pouvoir.

La vision cessa alors, et je me retrouvais en face d’un tas de cendre, avec Hermès toujours fermement empoigné à l’épaule. Combien de temps s’était-il écoulé ?

« J’ai vu… J’ai vu celui qui a fait ça, et comment il l’a fait… Je n’ai rien sut faire… Rien… Moi le père de l’Olympe… »

Le message était évident. Sur son terrain, Cronos était d’un tel niveau que même moi je ne saurai l’empêcher de nuire.

Relâchant ma poigne de fer de l’épaule de mon enfant, je n’eus à cet instant qu’une unique pensée en le voyant. Apollon lui avait fait don d’une vision mineure !

« Hermès. Nous sommes à présent les deux seuls Olympiens à pouvoir accéder au flot du temps, mais ce qui est arrivé à Clio est la preuve que mes pires soupçons été véridiques. Désormais, j’interdis formellement à tout autre que moi d’accéder au domaine de tous les possibles. Ta sœur a perdu son enveloppe corporelle à cause de cela, et même si elle conserve la possibilité de s’incarner à nouveau, nul ne sait combien de temps son errance dans les éternités aveugles va durer. Peut-être ne la reverrons nous pas avant des mois, des années, voir des siècles ! Comprends-tu ? Nous ne pouvons pas nous permettre de te perdre toi aussi. »

Je prenais la pleine mesure de l’effroyable perte que nous infligeait cette découverte macabre, mais aussi pénalisante qu’elle fut, elle ne pourrait être pire que le massacre des miens devant mes yeux impuissants.

« Je sais que tu es fort mon fils, plus fort que ta pauvre sœur. Mais Cronos est infiniment plus fort que toi. Qui sait jusqu’où son pouvoir peut aller dans le flot du temps ? S’il te prenait toi aussi, je… Ne me force pas à devoir regarder aussi ta mort. »

Je voulais à cet instant le prendre dans mes bras, mais je ne le pouvais pas. Pas plus que ne pouvais verser de larmes pour ma fille chérie tombée sous l’attaque sournoise d’un fou furieux. J’étais plus qu’un père, j’étais un roi, et un roi ne devait jamais montrer ses larmes…

« Reprends-toi maintenant mon enfant. Clio reviendra, je t’en fais la promesse. La mort n’est rien pour nous. Thanatos n’a aucun pouvoir sur les immortels, pas plus que n’en ont les enfers. L’âme de ta sœur trouvera un moyen de rejoindre notre réalité, il nous faut croire en elle, et faire preuve de patience. Son sacrifice ne sera pas vain, j’en fais ici le serment. Cronos se montre de plus en plus audacieux, mais s’il n’apparaît pas encore devant moi, c’est qu’il se sait encore trop faible pour m’affronter. C’est donc qu’il reste encore un espoir, un espoir pour nous tous. »

Prenant alors mon plus jeune fils par les épaules, je le fixais droit dans ses yeux mouillés avec un regard empli d’une résolution inébranlable.

« Oublis ta tristesse mon fils, Clio ne voudrait pas que tu t’apitoie sur toi-même ou sur son cadavre. Ecoute ta colère, vengeons tes sœurs, ensemble. »
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Hermès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Oct - 20:47

(Post court désolé, j'ai un peu mal à écrire en ce moment^^")

Clio... Non pas elle... Seules des larmes et des pleurs, rien ne restait mis à part cela. Comment pouvait-il faire autre chose que cela après avoir perdu Clio ? Puis à travers la tristesse, la fureur grondait peu à peu, menaçant d'exploser encore plus que tout ce qui avait pu se passer jusque-là. Le simple fait de savoir que devant lui sans pouvoir agir, voir un être cher mort sans pouvoir bouger le rendait fou de rage et remplit de tristesse.

Ses murmures ne furent que le nom de la muse qui venait de le quitter sous ses yeux. Puis le silence vint au moment où Zeus l'écarta de la dépouille qui disparut juste ensuite devant les yeux impuissants du messager des dieux. Impossible de se contenir malgré sa surprise mais très vite, son visage prit un air neutre pendant que Zeus lui parlait.

Ses yeux se posèrent sur ses propres mains, comme pour observer quelque chose d'invisible et d'impalpable. Une multitude d'idées vinrent se fracasser contre son esprit mais il rejeta le tout comme pour s'accorder pour une fois un moment où il n'aurait rien à penser si ce n'était que la situation actuelle.

Oui... Clio reviendra... Un jour... Mais quand ? Devait-il attendre un millier d'années pour espérer la revoir un jour ? Ou bien juste dans quelques jours ? Impossible de le dire mais le dieu ne pouvait laisser ce crime impuni aussi aisément, Cronos devait payer pour avoir osé s'en prendre à un être incapable de se défendre.

Cette fois Hermès se releva dans le plus grand silence qui soit, pas la moindre parole se fit entendre. Juste un regard neutre qui fixait là où fut Clio tout ce temps même s'il écoutait son père... Son roi.

Comment pouvait-il encore rester capable de parler après avoir vu sa fille mourir ? Décidément, Hermès était encore moins intéressé par le trône de son père déjà qu'il ne l'était pas vraiment. Jouer le rôle d'un roi, très peu pour le dieu du commerce. Tout ceci ne l'intéressait guère, mais une chose attira son attention totale : les mots de Zeus.

Vouloir enlacer son père était une envie soudaine et fugace mais il savait qu'il ne pouvait pas le faire... Toujours est-il qu'au final, Hermès fixa son père sans montrer la moindre réaction. Elle reviendra un jour... Laisser sa colère et venger . Il baissa les yeux, parlant comme il pouvait.
 

-Me venger... Je peux oui mais... La dernière fois que j'ai été en colère fut à Sparte... Je ne peux pas... Pas après ce que j'ai fais là-bas. Mais je ne puis jurer de me contenir la prochaine fois que je vois Cronos... Il mérite de payer pour avoir osé faire du mal à Clio.

Oui il le méritait pleinement, mais le combattre... Dur à faire quand le temps était contre eux. Puis en relevant la tête, Hermès se mit à parler une nouvelle fois sur un ton neutre.

-Je... J'irais en enfer pour demander à Perséphone ce que vous m'avez demandé et obtiendra de sa part une réponse quant à son choix sur le fait d'être avec nous ou contre nous père... Je reviendrais ensuite pour rester à votre disposition quoi qu'il arrive....

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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Oct - 13:03

Si je ne pouvais décemment pas espérer voir mon plus jeune fils se reprendre entièrement en quelques secondes, je constatai avec un certain soulagement que mes mots l’avaient atteint.

Se ressaisissant tant bien que mal, après la débauche de sentiment qu’il avait montré il y a quelques seconde, l’ataraxie apparente qu’il afficha m’apparut comme un nouveau jeu d’acteur.

*Ne plus rien ressentir pour s’épargner la douleur… Un choix d’enfant.*


« Courage mon fils. Ce que tu ressens est la preuve que tu conserves encore au fond de toi ce dont nos ennemis sont déjà dépourvus. Une âme capable de bonté. Ne rejette pas ce que tu ressens, ou tu deviendras moins que les monstres que nous nous sommes juré de détruire. La colère, la peur, la tristesse, accepte les. Apprend à les contrôler comme je les contrôle, et tu obtiendras un pouvoir plus grand que tout ce que tu pourrais espérer. Autorise toi à souffrir, à pleurer, mais ne soit jamais l’esclave de tes émotions. Tu crains ta colère ? Plie la à ta volonté, ne la laisse pas devenir une rage aveugle comme le fait Arès. Fait en une source de volonté implacable. Crois-moi, c’est le plus inestimable de tous les dons que de pouvoir ressentir la douleur même la plus intense sans être brisé. Et ce pouvoir prend sa source dans le don le plus précieux qui soit. L’espoir. »

L’espoir d’un avenir meilleur, l’espoir de retrouver les êtres que nous avions perdu, l’espoir de vaincre tous ennemis quel qu’il soit… Un don que l’humain tenait de nous, nous qui l’avions conçu à notre image. Un don que maintenant que j’étais pour ainsi dire privé du soutien du flot du temps, je me devais d’utiliser, plus qu’aucun de mes sujets.

« Va à présent mon fils. Et n’oublie pas mes paroles... »

J’espérai qu’encore une fois, mes mots trouveraient en lui un écho favorable, mais cela ne dépendait à présent que de lui. S’il se plongeait dans l’histoire, même sans le soutien de Clio, il aurait alors tous les exemples possibles et imaginables de ce que l’espoir pouvait accomplir à l’échelle de l’Homme. Alors à l’échelle des dieux…

« Que la bénédiction du maitres des nuées t’accompagne et t’éclaire. »

Le regardant quitter la salle du conseil pour se rendre à présent en enfer, là où l’attendait sa nouvelle mission, j’attendis d’être à nouveau seul pour m’autoriser un instant de relâchement quasi imperceptible sous la forme d’une contraction des poings qui immédiatement provoqua au-dessus de ma tête un furieux grondement de tonnerre.

Tel était le contrôle que je devais posséder en toute occasion. En tant que dieu suprême de la création, en tant que génie de la technique la plus puissante jamais conçue, le moindre débordement, le moindre excès de rage pouvait conduire l’univers tout entier au bord de la fin des temps, et c’était avec une certaine appréhension que je me devais de reconnaitre que depuis ma rencontre avec l’ex-haut commandeur de Sparte et son maudit parchemin, je me surprenais à ressentir à nouveau avec une force que je n’avais plus connu depuis des temps immémoriaux.

J’avais beau sonder mon corps, aucune trace d’une quelconque influence extérieure n’était à signaler. Ce pourrait-il que l’influence vienne d’ailleurs ?

Me rasseyant sur mon trône céleste pour réfléchir à mon aise, je comparais une à une les variables de la grande équation qu’était mon nouvelle état.

*Réfléchissons, qui conserve encore quelques influences sur ma personne malgré mon hégémonie ?*

La liste était plutôt courte, et contenait presque exclusivement des enfants de Nyx l’invisible.

*Et parmi eux, qui sauraient influer sur la peur, la colère et l’envie en même temps ? Qu’est-ce que ces trois émotions ont en commun ? Il y a forcément un lien, un but caché derrière ces mystères…*

Aucune divinité n’était véritablement tributaire des émotions. Même les terribles enfants d’Arès demeuraient limités dans leur influence à la sphère humaine, de même que leur père ne pouvait espérer corrompre un dieu par sa folie sanguinaire. Pour ne serait-ce que pouvoir susurrer à mon esprit, il fallait être puissant, terriblement puissant. Et si mon état était effectivement du fait d’un autre dieu, celui-ci le faisait à mon insu, chose encore plus impressionnante, chose encore plus terrifiante…

*Je dois en avoir le cœur net.*

Sonder mon cosmos et mon esprit était une tache presque impossible à cause de l’ampleur des domaines à sonder, mais il me fallait l’accomplir malgré tout. Tout ce que j’espérai à présent, c’était que pendant les minutes, peut être les heures qu’allait durer mon analyse, et pendant lesquelles je serai entièrement focalisé sur moi-même, rien de fâcheux ne se produirait pour mes enfants.

*Ai-je le droit de prendre un tel risque ? Ne devrais-je pas attendre la finalisation des anneaux ?*


Cela semblait en tout point un choix judicieux, mais si jamais l’idée même de ces anneaux m’avait été susurré par un autre ? Et si mon choix n’en avait jamais été un ?

*Alors peut-être même que mon choix de sonder mon esprit n’est pas le mien. Mais en agissant, je découvrirai la vérité.*

Mieux valait agir au risque de faire des erreurs que de sombrer dans l’immobilisme et la peur de chaque décision. De plus, avec ou sans anneaux, si je n’étais plus là pour les surveiller, alors le résultat serait le même. Si ce choix m’était dicté par quelque chose d’autre que mon propre esprit, alors ce serait le dernier.

Prenant une grande respiration, je décidais que le jeu en valait la chandelle, mais que cependant je ne laisserai pas la Terre sans surveillance ;  et d’un sifflement résonnant jusqu’aux plus hauts sommets de la montagne des dieux, j’invoquais en mon temple mes émissaires ailés.

Leur cris perçant et le vent les annonçant m’arracha un sourire de fierté avant que leurs immenses ailes n’emplissent la salle du conseil tandis que chacun d’eux se posaient en douceur sur le perchoir leur étant attribué.

« Beaux oiseaux, rois et reines parmi les vôtres, mes yeux et ma volonté. Votre vue me comble de fierté, et c’est avec cette même fierté que je vous donne à présent une mission de la plus haute importance. »

Se tenant droit et fier comme les seigneurs des vents qu’ils étaient, ces aigles de plus de deux mètres de haut me fixèrent d’un regard inébranlable, attendant à présent mes directives.

« Vous dont la vitesse ne connait pas de rivale parmi celles de mes pairs, vous qui d’un battement d’aile savez aller de l’est à l’ouest, je vous confie le sort du monde pendant que je résoudrais une énigme m’obsédant depuis bien trop longtemps. Soyez mes yeux et mes oreilles pendant le temps qu’il faudra et plus particulièrement, prenez grand soin de surveiller mes enfants. Si jamais quoi que ce soit se passait d’inhabituel ou de suspect à vos yeux, si jamais ils disparaissaient soudainement ou se faisaient attaquer par quoi que ce soit, aussi vite que vous porterons vos ailes, venez à moi. »

Leur silence me confirma qu’ils avaient saisi.

« Allez ! »

Et dans une série de battement d’ailes suivit de trainée de cosmos ambre, argenté et brun, mes oiseaux de proie s’enfuirent aux quatre coins de la création tandis que de mon côté, je m’enfonçais à présent dans le domaine sans fin que composaient ma conscience et mon pouvoir suprême.

HRP:
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Artémis
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Arès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 17:16

HRP:

Arrow Manhattan (ou ce qu'il en reste plutôt)

L’air vicié de Manhattan cède rapidement la place à l’Ether le plus pur alors que tu t’approches de nouveau de la montagne des dieux, lieu de toutes les puissances, et de toutes les convoitises.

Derrière toi, en plus des cendres et des fumées que tu charries invariablement dans ton sillage, tu laisses également une mission exécutée avec brio. Une nouvelle victoire, une nouvelle preuve si besoin était de tes capacités et de ta puissance. A présent que l’Olympe est devenu aussi décadent, à présent que l’aéropage ne parvient même plus à satisfaire de son insipidité le maitre des dieux, quels arguments ton père pourrait-il bien t’opposer pour t’interdire d’entrer en possession de ce qui te reviens de plein droit, tant par le sang que par sa propre loi ?

*Le temps est-il venu ? Dois-je lui faire part de mes souhaits ?*

Une ambition insatiable, et un zèle des plus caractéristiques avaient toujours guidé tes pas, de cela, nul ne pouvait douter. Mais le roi des dieux ne s’en était jamais satisfait, lui cherchant encore et toujours à nier une évidence que tous pourtant connaissaient et murmuraient dans son dos.

« Père… »

La paix était tout juste bonne pour les faibles, et les femmes. Pourquoi ne le reconnaissait-il pas officiellement ? Les empires étaient faits et défait par les guerres, par ta main autant que par celles de tes champions. Zeus lui-même, aussi propre et sage qu’il se targuait d’être, avait conquis le pouvoir non pas par sa soi-disante diplomatie, mais à la force de son poing. Ainsi, quelle différence y avait-il entre toi et lui ? Etait-ce en vérité cette ressemblance qui l’insupportait autant ?

*Pourquoi blâmer le miroir quand il ne revoit qu’un reflet ?*

Mais les temps avaient changé, ainsi que toi-même, seigneur des batailles. Aujourd’hui, Zeus ne pourrait plus nier, plus sans apparaître aux yeux de tous comme l’hypocrite qu’il avait toujours été. Certes en temps de paix, la sagesse pouvait bien avoir son importance, mais à présent, l’Olympe était en guerre, en guerre non seulement pour son hégémonie, mais aussi pour sa survie. Un formidable bond en arrière s’était produit avec le retour des titans, et cela ne pouvait que te satisfaire, car plus que jamais à présent, tu étais indispensable à ton futur royaume.

« Le temps est venu. »

Oui. Par ton sang et ta puissance, tu étais maintenant plus qu’en droit de réclamer ce qui te revenait de droit. Déjà combien de fois avais-tu protégés ton futur empire de ses adversaires, toi qui parmi tant d’autres titres porte celui de bouclier de l’Olympe ? Toi dont l’histoire glorieuse n’est faite que de bataille et de sang ? Tant de combat, tant de victoire, tant d’ennemis vaincus sous les ordres de ton père… Mais aujourd’hui tu ne sais plus te contenter d’être la première ligne de défense d’un empire décadent. Aujourd’hui tu veux devenir l’invincible épée que ton père brandira bien haut pour faire voler tous ses ennemis en éclat. Aujourd’hui, tu lui donneras le choix, te nommer à la place qui est la tienne, ou tenter le sort et braver la malédiction de la lignée d’Ouranos.

« Aller ! Plus vite ! »

Abattant encore une fois tes chaines incandescentes sur le dos cuirassé de tes quatre étalons de fer et de feu, ton quadrige traverse alors tel un météore ton domaine ainsi que celui du divin forgeron encore en activité, puis sans être importuné, franchis celui de ton bâtard de demi-frère Hermès avant de poursuivre sa route.

« Huk huk huk. »

Le dieu des voleurs t’a laissé passer. Il est plus sage qu’il n’y parait, mais cela ne le rends pas pour autant plus agréable à tes yeux, lui qui sait à peine tenir une épée du bon côté. Mais aussi insupportable qu’il te puisse être, il n’est encore rien comparé à la favorite du roi des dieux, elle qui s’est toujours arrangée pour te vaincre par sa ruse méprisable, elle à la foi ta plus grande rivale et ta plus grande défaite.

*Athéna… Ton heure viendra, tu ne paies rien pour attendre.*

Et puis enfin, après avoir survolé le reste des territoires vides te séparant du plus haut sommet de la montagne des dieux, tu parviens enfin au saint des saints, le glorieux palais de ton père, encore tout frémissant du pouvoir quasi infini qu’il renferme.

Bondissant alors de ton terrible attelage, tu atterris bientôt sur le parvis d’or et de marbre blanc avant de t’avancer d’un pas rapide en direction de la salle du trône, là où t’attends ton destin et ton père.

« Père ! J’ai accomplis ma mission. L’humanité est à présent au fait de notre existence, et bientôt, elle se prosternera à nouveau devant nous. »

Au sommet des marches menant à son trône royal, le père de l’Olympe ne réagit ni ne te réponds, ses yeux clos et son immobilité t’interpellent, serait-il donc en train de dormir ?

« Père ? »

Incrédule, sachant pertinemment qu’Hypnos est à présent emprisonné pour des siècles et des siècles avec les Erinyes comme geôlières, tu t’approches du maître des nuées toujours immobile alors qu’une à une, tu gravis les marches menant au trône du roi des dieux.

Tentant, si tentant… Voir ton père ainsi vulnérable te donne l’idée d’en finir une fois pour toute avec lui d’un seul coup d’épée. Est-ce un don du destin ? Ou un piège pour mieux te perdre. Ton regard deviens déjà plus intense, ton cosmos fait mine de grimper tandis que tes poing se resserrent d’eux même…

« Non… »

Tu ne te renieras pas. Tu n’es pas de ceux frappant dans le dos, ou pendant le sommeil. Si tu dois un jour tuer ton père, ce sera au terme d’un combat qui résonnera au travers de l’éternité comme le plus grand affrontement ayant jamais eu lieu.

« Père ? »

Posant ta main sur son épaule, tu n’eut pas à attendre bien longtemps pour obtenir une réaction.
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 18:02

HRP:

Sonder son propre cosmos était en tout point comparable à l’exploration d’un abîme. Et lorsque le cosmos en question était quasi illimité, alors la tache relevait pratiquement de l’impossible, même pour le dieu supérieur que j’étais, mais quel autre choix avais-je que celui-ci en vérité ?

Parcourant les éternités aveuglantes qu’était ma propre puissance, où se croisaient à la fois des nébuleuses de cosmos pur et des flots sans fin de connaissance ésotérique, à tâtons, je cherchais encore et encore, depuis maintenant ce qui me semblait déjà être une éternité, une quelconque trace d’influence extérieure.

En tant que plus puissant de tous les dieux et arbitre du destin, j’étais celui dont le sort été le moins sujet aux caprices de mes semblables, mais même si j’avais le pouvoir de leur interdire toute influence sur moi par mon rang et mon pouvoir, je n’étais cependant pas extérieure aux forces fondamentales qui avaient créé l’univers, et cela bien avant ma naissance. Ces entités issues du fond des âges et dont l’essence composait la fibre même de la création, et qui étaient toutes issues de la divine lignée qu’avaient engendrés la Nuit et les Ténèbres.

Si une quelconque influence avait été exercée sur ma personne, je gageais qu’elle ne pouvait venir que de l’un d’entre eux. Eux seuls avaient ce pouvoir sur moi, cette capacité honnie à pouvoir s’immiscer jusque dans mon esprit sans que je le remarque. Ce pouvoir que même Mnémosyne, l’archi-traitresse, ne pouvait qu’envier, elle dont le cosmos autant que les méthodes signaient invariablement le passage.

*Ici !*

En lettre de lumière, d’un éclat infiniment plus terne que le cosmos qu’elles entouraient, la malédiction de la titanide de la mémoire m’apparut alors, entourant une partie infinitésimale de mon essence tel un champ protecteur. Le temps était venu pour moi de m’affranchir de sa malédiction, le temps était venu pour moi de retrouver la mémoire.

Par ma seule volonté, je dispersai alors son arcane de lumière telle l’eau emportant le sable sur son passage, et par cet acte, un flot de souvenir et de connaissance jusque-là inaccessible me revint en mémoire.

*Ghhhhh…*

Recouvrer la mémoire était une expérience aussi douloureuse que perturbante, car pour nous autre divinité, le cosmos et la mémoire étaient une seule et même chose, une partie de nous. Ainsi, la recouvrer aussi brutalement était une expérience similaire à une greffe sans anesthésie.

Luttant alors pour contenir la douleur que ce flot de cosmos et de souvenirs provoquaient en moi, je retrouvais l’image d’une déesse plus ancienne et plus malveillante encore que ne le serait jamais mon père. Sa voix, pourtant reconnaissable entre mille, et que j’avais pourtant oubliée, me revint alors en mémoire, tout comme son éternel influence sur l’ensemble des esprits, aussi bien mortels que divins. Elle la Discorde, l’émissaire du Chaos, et le porte étendard de mon fils.

*Eris !*

J’avais enfin un nom, et plus qu’un nom, j’avais la responsable de mon nouvel état. C’était elle qui de son maudit venin avait insinué la peur et la colère dans mon esprit, elle qui en cette époque de conflit mesuré avait obtenu une puissance folle, presque irréelle, grâce à la sournoiserie et à la mesquinerie d’une humanité aujourd’hui en pleine adolescence et cherchant à contenir ses plus vils instinct par une loi imparfaite.

La demi-mesure, la vengeance, l’envie, la jalousie, la haine et la colère étaient sa nourriture. Quand nous autres héritier d’Ouranos nous nourrissions des prières de nos fidèles, elle, ainsi que toute sa lignée, se nourrissaient de quelque chose d’infiniment plus primaire, d’infiniment plus sombre, mais surtout, d’impossible à contenir ou à contrôler.

Ainsi, en cette nouvelle ère de luttes et de changement, elle était l’archie-ennemie, celle qui sans aucun doute se tenait aux cotés de Cronos et nourrissait des plans à l’intérieur des plans.

*Pourquoi le retour des titans ? Pourquoi un conflit ouvert ? La Guerre n’est pas son affaire, cela ne pourra pas la nourrir, seul Arès va…*

Je n’eus même pas à achever ma pensée pour comprendre où elle voulait en venir. Arès avait toujours été son plus proche allié, si ce mot avait le moindre sens pour elle. Et maintenant qu’elle avait elle-même acquise une puissance impossible à imaginer, elle voulait qu’Arès en profite également, restait maintenant à savoir pourquoi.

Il me fallait à présent réfléchir, comprendre pourquoi Eris avait enlevé Thalie, et qui était de mèche avec elle. Il me faudrait également apprendre ce que mon errance en ma propre essence m’avait fait rater, en particulier concernant mon fils maudit.

Mais je n’eus hélas pas le temps de m’isoler de nouveau dans mes pensées, car une présence foncièrement déplaisante me tira de mes introspections pour me rallier à la réalité d’un monde devenu fou.

**********

Emergeant lentement des limbes de souvenirs enfin redevenu cohérents et complets, je me réveillais aux cotés de la Guerre faite dieu, sa large et puissante main posée sur mon épaule et son regard encore trahissant ses pensées traîtresses.

« Arès… »

Repoussant fermement mais sans violence sa main d’où il l’avait posé, celui-ci, en toute sagesse, compris qu’à présent il lui fallait descendre et retourner à sa place, au bas des marches menant au trône du seul et unique roi des dieux.

« Ai-je été absent longtemps ? Quelles nouvelles m’apportes-tu ? »

Et tout en scrutant les réactions d’un fils qui visiblement avait quelque chose de fort important à m’annoncer, je rappelais immédiatement à moi l’ensemble de mes divins messagers en les sommant de venir me faire leur rapport.
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Arès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 18:53

Quelques secousses à peine suffirent pour que les yeux blancs, emplis d’un pouvoir transcendant du roi des dieux, ton père, ne s’ouvrent de nouveau, comme si tu l’avais tiré d’un sommeil profond.

Incrédule, tu t’interroges encore sur le pourquoi de son état. Cache-t-il donc une faiblesse ? Hypnos est-il donc libre à nouveau ?

« Que vous est-il arrivé père ? Dormiez-vous ? Hypnos est-il libre à nouveau ? »

Prudemment, tu descends à reculons les marches du trône de ton père tout en soutenant son regard inquisiteur. Tu le retrouve ainsi tel que tu l’avais laissé, ne se déridant aucunement à ton approche, n’ayant jamais pour toi autre chose que ce regard plus dur encore que la kamui qui te recouvre.

« Pas plus longtemps que m’aura pris l’accomplissement de la mission que vous m’aviez chargé d’exécuter il y a quelques dizaines de minutes à peine. Deux heures maximum je dirais. Et je vous annonce que désormais, l’humanité est au fait de notre existence, et de notre puissance. Bientôt, elle se prosternera à nouveau devant nous, comme elle l’a déjà fait par le passé. Et notre empire sera à nouveau florissant. »

Mesurant prudemment tes paroles, tu t’évertue alors à progresser en douceur, prenant le temps d’introduire ton propos avec soin.

« Mon roi… Père. Aujourd’hui encore, j’ai prouvé ma valeur et ma puissance. Aujourd’hui encore, j’ai comblé vos attentes. Portez vos yeux sur le monde, et vous y trouverai une humanité pleines de questions, et n’attendant plus que vos réponses. L’homme est prêt à nouveau à vous écouter, et tout cela grâce à moi. Voyez père, voyez. Vous avez préféré Athéna, mais regardez où sa prétendue sagesse a conduit la création durant votre absence. Croyez-vous que l’Homme soit meilleur maintenant que jadis ? Croyez-vous que votre héritage eut-été entre de bonnes mains durant sa gouvernance ? Ouvrez les yeux père, vous l’avez dit vous-même. L’Olympe est devenu faible, décadent. Cela fait trop longtemps que nous n’avons pas affronté autre choses que de ridicules petits adversaires dont même les noms nous ont aujourd’hui échappé. Cela fait trop longtemps que nous laissons l’apathie et cette soi-disant paix gouverner nos actes.

Père, bien que je sais que la guerre qui nous attends n’est pas la première dans son genre, et que nous avons jusque-là emporté toutes les précédentes, j’attire votre attention sur ce fait, c’est à un danger d’anéantissement total que nous faisons face, et faute de réagir en conséquence, nous ne pourrons pas survivre.
»


Aucun doute ne subsistait dans ton esprit. Ta voix était forte, ton regard était droit et sur. Dieu de la Guerre tu étais, indubitablement, mais tu étais aussi le prince des dieux, un prince pariât, un prince couvert de sang certes, mais un prince malgré tout, et qui plus est, le seul prince légitime du royaume des cieux.

« Père. Vous ne pouvez le nier. J’ai saigné un nombre incalculable de fois pour notre famille. J’ai affronté et détruit chaque adversaire contre qui vous m’avez envoyé, et pourtant, je n’ai toujours récolté que votre mépris et votre indifférence. Pourtant je n’ai toujours cherché qu’à vous plaire, qu’à vous rendre fier. J’ai cherché sur le visage de vos batârds le moyen de vous combler. Un seul mot tendre, une seule étreinte où vous m’auriez pressé contre votre cœur et serré très fort… Aurait été pour moi comme un soleil dans mon cœur pour des siècles et des siècles… Qui-a-t-il donc en moi que vous haïssiez tant ? Moi qui suis votre semblable ? Moi qui suis votre sang, votre chair, et votre unique héritier mâle légitime ? Pourquoi me refusez-vous encore ce qui me revient de plein droit ? Quelle peut bien être votre alternative ? A qui lègueriez-vous votre héritage si ce n’est à moi ? A Athéna ? C’est une faible, une femme-vierge avec un cœur infesté par la compassion. Elle aurait tôt fait de dissoudre notre assemblé de peur que son pouvoir ne la corrompe, d’autant plus qu’elle n’a aucune légitimité. La nommer elle, c’est prendre le risque de créer une véritable guerre civile entre les dieux, en violant votre propre loi.

Reste encore Apollon, cet éphèbe hédoniste amateur de garçon n’ayant que faire des responsabilités et de la charge qui incombe à un roi, de même qu’Hermès dont je n’ai pas besoin de démonter le coté immature et inconstant.

Non père, je suis le seul capable de reprendre en main votre royaume une fois que le temps sera venu. Et vous le savez. Nous allons au-devant de la plus grande guerre que nous ayons jamais eut à emporter depuis la création de l’Olympe, il nous faut donc le plus grand guerrier de tous les temps comme maitre de guerre.

Père, nommez moi chef des armées Olympienne et donnez-moi le titre et la place qui me revient de plein droit, donnez-moi le titre de prince des dieux. Que votre suprême autorité m’investisse afin que je n’ai plus de compte à rendre qu’à vous seul, et en échange, je gagnerai cette guerre pour vous, comme signe de ma loyauté envers notre royaume et notre blason que je défends déjà depuis des siècles sans faillir.
»


Voila. Après des siècles de servitude et d’humiliation, le temps du changement était venu, à présent, la balle était entre les mains du maître des nuées, un roi régnait en son temps, puis s’éteignait, c’était ce que la nature enseignait, et même Zeus n’y faisait pas exception. Maintenant choisirait-il la sagesse, ou la défiance ?

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Zeus
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Fév - 10:25

Sans tarder, avec toute la célérité qui convenait à de divins oiseaux de proie, mes aigles revinrent au palais du roi des dieux, chacun porteur en sa mémoire de précieuses informations concernant ce qu’ils avaient pu voir et entendre pendant que j’avais été en pleine introspection.

Et alors qu’ils se posaient les uns après les autres sur leur perchoir d’or, je scrutais avec attention leur esprit, entendant leur rapport et tachant de contenir la surprise que l’un d’eux eut comme effet sur ma personne.

*Eris ! Il l’a vue ! Il lui a parlé, il y a à peine quelques instants ! Ce manteau jaune à capuche, cette voix, c’est elle !*

Il n’y avait plus de doute, cette image était bien celle de celui que j’avais vu dans mes visions et qui toujours se tenait aux cotés de Kronos.

*Si seulement je pouvais voir son visage…*

Je n’avais hélas pas le bon angle, ni dans mes visions, ni dans les souvenirs de mon royal rapace. Mais j’avais en face de moi quelqu’un qui savait, quelqu’un qui l’avait vue de près, de très près même.

*Hum… Ils semblent s’être brouillé en fin de conversation, mais avec la Discorde, les apparences sont souvent trompeuses.*

Quelle approche devais-je maintenant tenter ? Devais-je forcer la main à mon fils et lui arracher cette précieuse information en même temps que ses souvenirs concernant cette intrigante rencontre ? Ou devais-je encore faire preuve de diplomatie ?

« Ce n’est rien, n’ait aucune inquiétudes. Hypnos demeure enfermé, car telle est ma volonté.  J’ai fait ce qui devait être fait. A présent le voile s’est levé de mes yeux. A présent je connais notre ennemie, celle qui se cache dans l’ombre de Kronos et qui depuis le début joue sur les deux tableaux. »

Je n’allais pas la nommer céans, ce n’était pas nécessaire, Arès et moi savions tous deux de qui nous parlions.

« Tu me sembles préoccupé. J’ai maintes choses à faire et à penser, dont une guerre contre mon père à mener, alors si tu as quelque chose à dire, parle. »

L’invitant ainsi à confesser ce qui en cet instant devait littéralement lui brûler la langue, je profitais de son aveu des plus attendu pour m’émerveiller sur sa nouvelle élocution. Un talent qu’il ne m’avait encore jamais dévoilé, et qui je devais le reconnaître, lui allait à ravir.

« Hum… Je ne te savais pas un tel orateur. Tu parles comme un prince. Moi qui te croyais seulement apte à rugir et grogner… »

En démontrant un pareil talent pour le verbe, Arès venait de me prouver qu’en son esprit chaotique se trouvait cependant une intelligence certaine, et qui avait-il de pire qu’un dieu assoiffé de sang,  brutal, belliqueux et stupide ? Un dieu assoiffé de sang, brutal, belliqueux et intelligent.

« L’Olympe. Tu veux l’Olympe... »

Enfin il confessait ce secret de polichinelle qui l’animait depuis sa naissance. Qu’il ose ainsi m’adresser une telle requête sans la moindre hésitation ni dans sa voix ni dans son regard démontrait des nerfs d’acier autant qu’une impudence que je lui reconnaissais bien.

Cela, associée au fait qu’il s’était entretenu il y a à peine quelques instants avec notre plus grande ennemie, eut pour effet de faire lentement, mais surement naître en moi une colère sourde qui progressivement se mit à envahir chacune de mes pensées.

« Tu dis vrai. Ta mission est un succès. Désormais l’Homme tremble de peur dans l’attente de mes réponses, et ton zèle m’a encore une fois servis au-delà de ce que tu peux imaginer. Je ne le nie pas, fils, tu m’es utile. Combien sont tombés sous tes lames ? Combien d’entre eux t’ai-je demandé de tuer personnellement ? Plus que je ne puis m’en souvenir. Tu es mon épée Arès, tu l’as toujours été. Tu t’acquittes des taches que je te confie, avec zèle et célérité, et pour cela tu as ma gratitude. Mais t’attends-tu vraiment à voir les muses chanter tes louanges après chaque victoire ? Penses-tu que les poètes écriront des sonnets à ta gloire après chacune de tes missions ? L’Histoire est déjà pleine de tes légendes mon fils. Tu es un Olympien, un des plus grands parmi les grands, et mon porte étendard sur le champ de bataille. Crois-tu que j’ai demandé un monde emplis de rose pour chacune de mes blessures lors de mes batailles ? »

Je devais me contenir. Je savais à présent que cette colère abjecte était le fait d’une déesse toute aussi abjecte, et je ne lui ferai pas le plaisir de m’y laisser aller.

« Tu veux le pouvoir, tu veux mon héritage, mais qu’en ferais-tu ? Regarde-toi, regarde-toi bien. Tu as déjà du pouvoir, tu as déjà une parcelle de mon héritage, et jusqu’à présent, qu’en as-tu fais ? Qu’as-tu battit jusqu’à présent ? Une forteresse où règne la barbarie la plus atroce et un domaine en proie à ta divine fureur. Tu blâmes tes frères et sœurs ? Mais toi, que ferais-tu de ma couronne ? Combien de temps les tolérerais-tu à tes cotés sans tous les massacrer ? Crois-tu que tu puisses rendre l’Homme meilleur en ne lui inspirant que soif de meurtre et fureur sanguinaire ? Non mon fils. Tu n’es pas un bâtisseur. Entre tes mains, l’Homme et la Terre s’effondreraient dans des océans de sang. »

Retenir ainsi le flot acide qui me brûlait les lèvres était une véritable épreuve, d’autant plus qu’au fond, Arès avait fait mouche sur nos parcours pour le moins similaire, du moins à nos débuts. J’avais au commencement embrasée la création dans une guerre divine qui avait bien faillit anéantir toute chose, mais j’avais ensuite sut contenir les pulsions guerrières qui s’agitaient en moi. De maître de guerre zélé, j’étais devenu un roi de raison et de justice, et c’était bien là tout le souci, malgré sa nouvelle élocution, je ne croyais pas une seconde qu’Arès en soi capable pour sa part lui qui sans le savoir, contenait en lui toute la fureur que j’avais pu lui transmettre lors de sa conception.

« Cependant, tu à raison sur au moins sur une chose. Cette époque qui est la nôtre demande un guerrier sans pareil, un commandant de légion expérimenté, et tu sembles pouvoir convenir à ce titre. Laisse-moi étudier la question, et peut être ferai-je de toi mon maître de guerre. »

Face à l’influence sournoise de la Discorde, qui ne pouvais viser qu’à fissurer l’unité qui nous caractérisait moi et les miens, je choisis pour une fois de laisser une chance à mon fils, un maigre espoir qui devrais le contenter pour le moment.

« En attendant, je vais te faire confectionner un présent qui conviendra à ta situation, comme récompense pour tes innombrables services rendus et pour ta fidélité, et si tu t’en montre digne, si tu honores ton nom, ta famille et ton héritage, tu seras récompensé par un mariage digne de ta position… »

Serrant les poings sur les accoudoirs de mon trône, je sentais ma raison défaillir. L’influence d’Eris semblait ne pas avoir de limites et revenait à la charge avec à chaque fois plus de véhémence, s’alimentant encore et encore du moindre de mes souvenirs. Je revoyais à présent les mains d’Arès tachées du sang d’Artémis alors qu’il avait tenté de la tuer devant moi, je le revis en compagnie d’Aphrodite en plein adultère, je le revis tel un chien fou sur la plaine devant Troie, fauchant les Grecs de ses lames avec un sourire carnassier sur le visage. Je le vis encore s’en prendre à vue à ses frères et sœur lors de nos conseils, lui qui exhale encore et toujours cette abominable odeur de soufre, lui qui dans son sillage ne laisse que cendres et fumées…

« Mais je laisserai l’Olympe s’écraser en enfer bien avant de déshonorer mon nom et ma couronne en te laissant faire de mon héritage un sanglant champ de ruine. »

A ce moment, son visage, presque souriant, se décomposa, comme si je venais de le gifler. D’une expression de gratitude, son regard n’exprima plus alors qu’une incompréhension hébétée qui acheva de me faire sortir de mes gonds.

« De tous les Olympiens, tu es celui que je hais le plus, car tu ne rêves que de bataille et de carnage. Tu es un animal, tu es un fou furieux bestial ! Ma loi t’autorise peut être à porter mon nom et mes couleurs, car je ne peux prouver que tu n’es pas de moi ; et peut être que pour m’enseigner l’humilité, les moires m’ont forcé à te regarder couvrir mon étendard de sang et de cendres. Mais je peux te jurer qu’aucun dieu, qu’aucune force dans tous l’univers ne m’obligeras à devoir assister à ton couronnement et à te voir changer l’Olympe en ton nouveau champ de bataille. »

Sans m’en rendre compte, je m’étais levé et avais même descendu les marches me menant à mon fils à présent devant moi. Au-dessus de nos têtes, les cieux s’étaient chargés de sombres nuages et d’un tonnerre menaçant témoignant de mon ire implacable.

« Maintenant plus un mot sur tes droits à mon trône, plus jamais m’entends-tu ? »
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Hadès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Fév - 18:02

Arrow Bouh !

Quittant alors la quiétude des ténèbres et les plaintes familières des damnés, je retrouvais l’écœurante lumière du soleil et la souillure omniprésente de la vie. Tout ce que je détestais.

"Si seulement il n’y avait pas ces stupides barrières entourant l’Olympe, nous aurions pu nous y téléporter, et éviter cela."

Et alors que sous la forme d’une ombre gigantesque, couronnée d’âme plaintive, je filais en direction de la montagne des dieux, je regardais avec dédains l’influence toute involontaire que mon seul passage avait sur la Terre tandis qu’à perte de vue les êtres vivants s’effondraient avant de se décomposer, les rivières s’asséchaient puis gelaient dans leur lit, pendant que toute lumière semblait faiblir puis disparaitre, comme dissoute dans l’abime sans fin qu’était mon pouvoir.

Telle était mon essence, telle était ma tâche dans cet univers. Le débarrasser de toute chose et le rendre au néant.

*Un jour viendra où le temps me donnera raison. Un jour viendra où les étoiles elles-mêmes seront froides, et où toute lumière aura disparue. Mais pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas aider un peu ce destin que nous savons tous inéluctable ? Oui, pourquoi ne pas prendre les devants ? Au commencement était le néant, et au néant nous retournerons tous.*

Arrivant enfin aux portes du royaume des cieux, baignant dans une lumière céleste immaculée que même mon pouvoir ne parvenait qu’à peine à repousser, je ne pus me résoudre à simplement toquer à la porte d’entrée et attendre avec ma reine le bon vouloir d’un petit frère comme deux vulgaires colporteurs vendant des boutons, encore moins dans toute cette lumière me gênant au plus haut point.

"Tenez-vous près de moi ma reine, nous allons passer outre leurs autorisations."

Telle une tempête d’ombres et de formes spectrales, je forçais alors le passage en direction du sommet de la montagne des dieux, transperçant sur mon chemin les pitoyables protections que mes nombreux neveux et nièces avaient érigés autour de leurs domaines respectifs et laissant le champs libre à ma reine qui me suivait de près.

La brume sanglante entourant la forteresse sanglante d’Arès ? Soufflée par un vent d’âme et de spectre abyssaux. Ce fou de guerre et les milliers d’âmes qu’il croyait m’avoir dérobé comprendraient bientôt qu’il y avait un jeu dans le jeu, quand le moment serait venu.

Le labyrinthe soi-disant inextricable du dieu-voleur ? Traversé de part en part par ma forme éthérée telle un passe muraille et réduit à néant par mon pouvoir infiniment supérieur. Il n’était pas de protection contre les ombres, il n’était pas de parade contre le néant, et même le dieu aux pieds ailé le comprendrait, lui qui dans une demande officielle d’aide au suicide, m’avait dérobé le casque d’invisibilité de mon surplis.

Quant à la jungle sauvage et verdoyante de la chasseresse divine, elle retourna à la poussière avec tout ce qu’elle contenait alors que je la traversais, extirpant toute vie hors d’elle de ma seule présence aussi simplement que s’il me suffisait d’inspirer pour que leurs âmes viennent à moi.

Le reste du chemin fut quant à lui plus aisé, et m’informa de l’état déplorable des forces Olympiennes, pas même à moitié recomposée.

*Hin hin… Je m’en doutais, ces larves hédonistes et paresseuses sont encore en sommeil. Au moins en cela, Hypnos s’est montré des plus précieux. Mon aide n’en sera que d’autant plus indispensable à mon frère, surtout vu la guerre qui s’annonce.*

Reprenant alors une forme physique en me recondensant sur les marches du parvis menant au palais du roi des dieux, je fus assaillis de toute part par cette omniprésente clarté qu’Hélios distribuait généreusement en ces lieux bénis comme aucun autre, et de dégout, j’émis alors un grognement presque imperceptible.

« Maudite lumière… Entrons ma reine, ne restons pas là. »

Escortant Perséphone à l’abris du soleil tout en faisant de mon mieux pour ne pas me laisser aller à mes envies de plonger les environs dans les ténèbres complices, je me contentai de seulement m’entourer d’un halo de brume sombre. Un compromis entre ce dont j’avais envie, et ce dont je devais faire preuve.

« Depuis combien de temps n’ai-je pas posé le pied en Olympe ? Plus de deux milles ans. Et pourtant, rien n’a changé ici, c’est toujours aussi désagréable. »

Le faste du décorum, l’opulence des richesses exposées au regard du visiteur, la pompeuse impression de puissance qui se dégageait de ce lieu… Tout était resté identique à ma dernière visite.

« Zeus… En pleine réunion de famille à ce que je vois. J’espère ne rien interrompre… »

Arrivant d’un pas tranquille qui résonnait sur le sol marbré de la salle du trône des douze Olympiens, je venais apparemment de débouler en pleine crise de famille à en juger par les visages de mon cher petit frère et de son turbulent rejeton sanguinaire. Que n’aurais-je pas alors donné pour savoir ce qu’ils s’étaient dit avant mon arrivée…

« Mille pardons pour cette intrusion, mais il faut que nous parlions tous les deux. Tout de suite. »

Une manière de dire que s’il en avait terminé avec son chien de guerre, il pouvait le renvoyer à sa niche ronger quelques os en attendant son prochain coup de sifflet.
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Hermès
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Arrow Repère d'Hermès

(Hrp : Désolé Hadès, je pensais que tu allais poster après moi mais j'ai rattrapé ça du mieux que je pouvais)

Un bien bel entrainement, voilà ce qui s'était passé dans mon antre. J'avais enfin vu ce que je voulais et le résultat avait été à la hauteur de mes attentes. Mes créations sont capables de surprendre et vaincre en étant en équipe. Maintenant je dois revoir mon père pour lui faire un compte rendu et lui dire que j'ai terminé ma tâche comme il fallait. Je suis sûr que père sera satisfait de moi et me récompensera comme étant le fils qui a toujours été le plus fidèle, obéissant au moins ordre qu'il me donna.

Mon portail me dépose alors devant l'entrée du palais de Zeus mais quelque chose me laisse sur mes gardes en sentant le cosmos d'Arès et Zeus en un seul même endroit. Mais contrairement à ce qu'on croirait venant de moi, je me mets sur le côté de l'entrée en tendant l'oreille pour écouter ce qu'il s'y passe. Ainsi Arès et Zeus parlent du rôle que le dieu de la guerre peut bien avoir et sa place en tant que maitre de guerre.

Arès fait preuve d'une capacité à parler d'une façon qui me surprend, elle qui n'était pas connu pour ses talents d'orateur mais pour ses qualités martiales. D'entre tous, je refuse clairement le trône de mon père, j'aime mieux avoir mon rôle de messager et laisser à mon père toute cette responsabilité qui me fatigue rien qu'à m'imaginer être à sa place. Heureusement que mon père ne m'imagine pas comme étant son héritier.

J'aurais bien envie d'intervenir mais père sait exactement quoi dire et comment, si j'ai le don d'être un orateur qui peut renverser des royaumes, mon père possède ce talent à un niveau bien supérieur au mien. Quand enfin vient le moment où Zeus a terminé de parler, j'estime que le moment où je peux intervenir est là. En entrant dans la salle où Arès et Zeus sont, je retire mon casque en inclinant la tête.
 

-Je suis de retour père, j'ai accompli la mission que vous m'avez donnée. Perséphone m'a confié ce qu'il fallait et que le sanctuaire possède à présent. Rien de spécial s'est passé si ce n'est que Perséphone désire à présent que les différends entre les enfers et l'Olympe soient maintenant du passé.


Alors que je remets mon casque, j'observe Arès en souriant tout simplement, je n'avais pas vraiment envie de le mépriser pour le moment, la guerre devait être notre principale préoccupation. Nos différends devaient être mis de côté pour le moment.

-J'espère que ça s'est bien passé de ton côté mon frère, devoir annoncer le retour des dieux aux mortels est une lourde tâche mon frère...

Mais à peine j'ai le temps de finir cette phrase que déjà je sens un cosmos qu'il ne m'était pas donné de sentir depuis les temps immémoriaux... Hadès... Il était de retour oui... Mais contrairement à ce qu'on croyait de moi, je restais debout à le regarder tout en m'écartant légèrement.

-Bon retour parmi nous mon oncle, j'espère que le casque que j'ai conservé en main propre vous a été rendu par Hypnos et Perséphone. Il est aussi intact que le jour où j'ai voulu faire en sorte de vous le remettre. Après tout nous ne savons pas si des gens malhonnêtes peuvent vous le dérober. Si votre désir est de parler avec mon père, je peux vous laisser entre vous bien entendu. Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire...
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et encore un

décidément, c'est un gag à ce niveau là Razz


Dernière édition par Perséphone le Lun 16 Fév - 20:47, édité 1 fois
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Sélène
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Le membre 'Perséphone' a effectué l'action suivante : Lancer des dés

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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Fév - 17:44

=> Même point de départ que mon époux ^^

un sourire presque imperceptible sur les lèvres de Coré tandis que Perséphone dormait de nouveau au plus profond d'elle. Une chute aussi vertigineuse qu'inattendue. Qui aurait en effet pu croire qu'elle serait ressurgie au détour d'une simple conversation avec le cher et tendre que les Moires lui avait désigné. Si ce n'était l'odeur de putréfaction, de pourrissement emplissant l'air lors de son nouvel éveil, elle n'aurait jamais cru cela possible.

Normalement, cela ne se peut. Je tombe comme dans un trou noir à chaque retour de Perséphone sur un message d'Hadès et ne reviens en surface qu'avec le printemps et ma délivrance.

Cette nouvelle époque réservait décidément bien des surprises en plus de s'avérer riche en émotions et autres explosions.

Et parlant d'explosion, celle qui venait d'accueillir le couple lors de son arrivée en Olympe provoqua en la splendide déesse un sursaut de joie qu'elle dut cacher à toute vitesse. Une telle lumière, si chaude, si merveilleuse qu'elle ne pouvait que réchauffer l'âme de la déesse. Par chance, la traversée des temples et de leurs barrières respectives avaient tant accaparé son époux en plus de lui offrir une occasion d'assouvir son désir de mort et de destruction qu'il ne remarqua pas le court instant de relâchement de la fille de Zeus et Déméter.

Nul doute que le parfum de désolation qui perdure tout autour de moi y est pour quelque chose...

Son pendant sombre avait ses pouvoirs, tout aussi redoutables quand ils se manifestaient de la plus violente des façons que ceux de la divine maîtresse de la Germination. La véritable puissance de Perséphone était encore trop méconnue de l'ensemble des mortels et des dieux pour qui elle n'était que l'épouse négligeable d'Hadès. Nul ne savait ce qu'il se cachait au plus profond de son aura. Le temps viendrait bien assez tôt pour cela. En cet instant, elle était encore Coré à sa propre surprise mais au moins, elle n'avait plus le désagrément d'être aux Enfers. Revenir aussi vite en ces terres de lumières que son époux saccageait sur son passage était une opportunité qu'elle espérait ne pas rater.

A présent qu'Hadès est de retour, père ne pourra que constater à quel point, notre union n'a aucun sens. Que ma place de déesse des saisons et de la Germination ne peut en aucun point s’accommoder avec un dieu qui ne pense qu'à la mort et à la fin de tout.

Qu'importait au fond à la splendide déesse de passer la moitié de son éternité sous terre. Ce n'était pas cela le plus terrible pour elle qui était une déesse de la terre et de la nature. Ce qui la révoltait le plus était d'être aux côtés d'un mari ignorant tout de l'amour tel qu'elle le concevait que ce soit pour les autres ou pour elle. Le non respect de la vie doublé de l'obsession de tout plonger dans un monde inanimé éternel aurait de quoi révulser n'importe qui. Avoir une chance de revivre telle qu'elle était autrefois lui donnait en tout cas la force de tenir au cours de tout ce voyage et de répondre aux dires d'Hadès.

Bien pressons-nous, mon roi, je ne connais que trop bien ce chemin. Artémis, Arès, Hermès et deux des muses sont éveillés. Tous les autres dorment encore mais cela vous le savez sans doute déjà et puis, je sens que seul père importe à vos yeux. En dehors d'Athéna bien sûr mais pour une toute autre raison qu'il sera sage de ne pas trop agiter devant le maître de la Foudre...

Elle n'avait en effet pas oublié la réponse de son époux lors de ses explications. Il n'avait pas besoin de fioritures mais un petit conseil même superflu valait mieux que rien. Autant maintenir l'image d'une épouse fidèle à défaut d'être éprise de son mari. Cela au moins contenterait autant Zeus qu'Hadès. Tout n'était que marchandage entre eux, Zeus accordant sa main à l'insu de Déméter et Hadès emmenant son du dès les accords passés. Ni l'un ni l'autre ne s'était soucié de son avis à l'époque. Si ces deux-là avaient eu un cœur, les choses auraient pu être autrement, si différentes mais le temps avait passé et la déesse s'était résignée à cette place qu'elle n'avait pas choisie, provoquant sans même le savoir la scission de son âme. Une scission qui semblait présentait quelques faiblesses.

Autre nouveauté qui n'avait pas manqué de surprendre Coré. Depuis quand pouvait-elle accéder à certains des souvenirs de Perséphone ? Elle ne le savait pas réellement mais cela méritait de s'y plonger. Du moins quand tout serait achevé. Pour l'instant, elle était en pleine lumière, auprès de son époux mais loin des Enfers. De quoi lui offrir un certain réconfort en plus d'un espoir même si ses actes auraient de quoi provoquer la colère du tonnant s'il venait à les apprendre.

Enfin, la nouvelle de la perte de Jamir ne sera sans doute pas à l'ordre du jour. Avec l'évasion des Titans, cela ne peut qu'être négligeable et je ne ressens nullement la présence d'Athéna. Elle n'a donc pas eu l'occasion de venir se plaindre. Autant en profiter.

Élément que la déesse avait quelque peu omis de préciser à son époux tout comme la restauration du casque d'invisibilité des mains d'Hermès. Perséphone n'avait sans doute pas encore accès aux souvenirs de Coré et encore moins le temps de remonter aussi loin. Le cas Hypnos avait sans nul doute rendu d'autres faits quasi insignifiants même dans le cas du casque du roi de l'Outre-Monde.

Puis, enfin, tous deux se posèrent sur le seuil du temple de Zeus avant d'en franchir les premières colonnes. Tout comme l'extérieur, l'intérieur ne pouvait que déplaire à Hadès mais au fond, rien ne lui plaisait, pas même les Enfers qui n'étaient que sa possession et rien d'autre. Et lui cédant le pas, demeurant à ses côtés en bonne épouse, Coré le suivit sans un mot avant de le laisser prendre la parole d'un ton qui n'avait rien de celui d'un sujet obéissant aux lois de l'Olympe. A l'entendre, on pouvait déjà sentir l'air se charger d'électricité. De quoi ravir le fou qui servait de demi-frère à la déesse. Lui qui n'aimait que les conflits devait se gorger de ce genre d'ambiance plus que pesante.

La déesse allait enfin prendre la parole et saluer son père comme il se devait quand le messager des dieux pénétra à son tour en ses lieux sacrés. Ses paroles ne plurent qu'à demi à la maîtresse de la Germination comme pouvait en attester la grimace s'épanouissant sur son visage. Pourquoi en parler maintenant ? Elle ne le savait et n'était pas prête de le savoir de nouveau. Posant la main sur son front, elle eut comme un hoquet étouffé, si discret que nul ne dut le voir et pourtant, cela en aurait valut la peine...

Non, qu'est-ce qui m'arrive. J'étouffe, je sombre... Tout n'est que noirceur... Hadddddddd...

Pourquoi allait-elle l'appeler lui ? L'aimait-elle malgré tout ? Elle ne le savait et n'aurait pas l'occasion de le découvrir de sitôt. Tout se passait si vite, tellement vite. C'en était fulgurant et sans issue. Quand reviendrait-elle de nouveau ? Au printemps ? Non, au vu de ce qu'il s'était déjà passé, elle n'avait plus de certitudes. C'était comme si le jeu des Saisons, de la Germination et de la Putréfaction s'était emmêlé...

Tout comme la lumière qui venait de réapparaître soudain. Tout ce que pouvait contempler Perséphone en cet instant, c'était son père, le puissant Zeus, face à son époux avec en prime deux de ses frères : le Boucher et le Voleur. Eux dont la vision provoqua en elle une violente montée de poison. Si elle n'avait pu se retenir et si ses frères avaient été de simples mortels, il ne serait demeurer nul signe de vie en eux. Mais par chance, la fille de la déesse des Moissons avait toujours sur elle la protection que lui avait offerte sa mère contre les épanchements inconscients et surtout trop violents de cosmos inadéquats lors des étapes cruciales. Celle-ci avait du remplir son office et la laisser dans un état de stase pour le bien de tous. Après tout sans certaines précautions, les dieux pouvaient faire des carnages énormes de par leurs seules présences. L'histoire de Sémélé résumait le tout à la perfection quoique que le cas Coré Perséphone ne se bornait jamais qu'à quelques instants lors de son passage entre les mondes. Passer de reine des Enfers à déesse de la Germination ne se faisait pas en un clin d’œil, le cosmos de la déesse se montrait plus que chaotique en ces instants essentiels où les deux facettes coexistaient avant la remise en sommeil de l'une des deux. Laquelle était sensée ne jamais rien savoir de ce que l'autre vivait. Ainsi Coré ne pourrait jamais rien dire de ce qu'il se tramait aux Enfers lors des Guerres saintes pour la seule raison qu'elle n'y était pas.

Détail que son époux autant que Zeus et Athéna devait connaître. Hors des Enfers à la belle saison, elle n'était plus que Coré sous la tutelle de sa mère. Enfin, cela n'avait plus d'importance à présent puisque elle, Perséphone, était de retour après une petite absence qu'elle ne pouvait s'expliquer mais qui avec un peu de chance ne se reproduirait plus de sitôt. Réprimant un soupir tout en rectifiant sa coiffure pour se donner une contenance et surtout masquer cet instant d'égarement qui ne pourrait que la faire passer pour une déesse de seconde zone. Après, tout elle avait sa fierté. Un léger flamboiement de cosmos pour donner de l'éclat à sa tenue et elle prit la parole sur un ton calme et doucereux.

- Mes respects, père, en tant que fille et épouse dévouée au seigneur Hadès, je vous salue de nouveau. Veuillez m'accorder juste le temps de répondre à mon frère.

Et se tournant vers lui, nimbée d'une aura qui noircissait à vu d’œil tout comme ses iris prenaient une teinte quasi indescriptible, elle reprit.

- Ne t'inquiète pas pour cela, Hermès. Je suis l'épouse du seigneur Hadès, ton oncle, et en tant que telle, je veille sur ses terres et ses effets de la meilleure des façons. Cette demande n'a nulle raison d'être mais cela tu ne peux le savoir, n'ayant pas d'épouse pour t'aimer et te protéger. Quoique Thalie a du t'en montrer un aperçu...

Et laissant le souvenir faire son chemin tout en entraînant le messager des dieux sur un autre sujet bien plus important pour lui, elle acheva avec toujours autant de douceur.

- Aussi, je ne t'en veux pas. Mieux que cela, je te souhaite de trouver l'amour, toi aussi.
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Arès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Fév - 16:23

Qu’il était intéressant que de confirmer de tes propres yeux ce que ton cœur t’avait murmuré depuis tes retrouvailles avec la Discorde, en voyant ce père si supérieur lentement, mais surement, chuter de son piédestal pour vite revenir à ton niveau. Lui qui mot après mot, perdait de son vernis, pour au final devenir si semblable à toi qu’au lieu de prendre ombrage de ses insultes, tu ne ressentais à présent plus qu’une joie immense mêlée d’un mépris supérieur te faisant afficher un rictus des suites de ta surprise.

Lui, le grand Zeus, en proie à la colère, à la haine, lui suintant le mépris et la peur dans chacun de ses mots. Lui qui désormais était si pareil à toi… Oui, en cet instant où tout t’aurait donné le droit légitime de t’élever contre l’injustice de ses propos, tu ne faisais que le toiser de ta hauteur, en lui jetant maintenant un regard à la fois satisfait et méprisant.

« Je suis votre fils, père, je l’ai toujours été. Et vous, grand arbitre du changement, prophète parangon du destin, ne le savez que trop bien. Tout comme maintenant vous savez que malgré tout ce que vous pourrez bien dire ou tenter, je possède déjà ce que je suis venu chercher en venant vous trouver céans. »

Eris avait raison. Zeus n’était plus le roi des dieux omniscient et infiniment supérieur qu’il avait été jadis. Désormais, entre lui et toi, seule sa puissance supérieure vous séparait encore. Une différence qui très bientôt serait effacée tant et tant le pouvoir grondant en toi semblait croitre à l’approche de cette guerre divine à nulle autre pareille.

« Ainsi soit-il, père. »

Tu avais déjà gagné, et mieux encore, tu avais fait preuve de miséricorde en lui tendant une main sur laquelle il venait de cracher. Tu lui avais proposé de partir avec dignité, il avait choisi de mourir de tes mains comme son père et le père de son père avant lui. Ainsi devait-il en être de tous les rois des dieux, ainsi en serait-il donc pour lui.

Tu n’avais plus rien à ajouter, et sans t’incliner, tu tournas le dos à ton géniteur, juste à temps pour voir tous le plus grand flagorneur de la montagne du pouvoir arriver dans tes pas, lui ayant vraisemblablement assisté dans les ombres à ton échange quelque peu houleux avec le maitre des nuées.

*Maudit petit furet…*

Quel était ce ton dans sa bouche ? De la pitié ? De la pitié !? Tu sentais déjà ton sang ne faire qu’un tour et l’envie des plus furieuses de décoller sa misérable tête de ses épaules quand l’impérieux pouvoir de ton paternel te rappela à l’ordre. Par trois fois déjà en l’espace de deux levers de soleil, tu avais tenté d’en finir avec ces batârds, véritable insulte à ton rang et à ta lignée, et par trois fois déjà, Zeus t’avais rappelé à l’ordre.

Tu avais beau être aussi têtu que ton géniteur, tu savais reconnaitre une situation impossible quand elle se présentait. Et le retour d’Eris avait changé la donne, pour le meilleur, du moins en ce qui te concernait.

Réprimant ainsi cette colère faisant passer l’ire humaine pour une simple querelle de voisinage, tu repris ce sourire si surprenant sur tes trais d’ordinaire figés dans l’expression même de ta nature.

« A merveille, Hermès. A merveille… »

Et dépassant sans rien ajouter ce méprisable petit batârd, tu t’apprêtais à t’en retourner à ton domaine pour y laisser éclater ta joie et ta satisfaction, quand un nouveau pouvoir s’éleva soudain aux portes de la montagne des dieux, un pouvoir que tu n’avais plus sentis depuis une éternité.

« Lui… »

Plus sombre encore que les abysses infernaux où il avait été bannis depuis le partage du monde, le dieu charognard, plus pariât encore que tu ne l’avais jamais été, avec une suffisance qui lui était propre, gravissait un à un les temples le menant au palais du roi des dieux, tout en éradiquant minutieusement sur son passage les barrières divines qui y avaient été érigées, y compris la tienne.

*Vieux charognard… Tu aimes toujours autant la mise en scène. Mais tu marches vers ta fin. Alors profite bien de tes dernières minutes de liberté. Tes prochains mots seront ton épitaphe, et quand tout sera fini, je me pencherai sur ton corps en souriant.*

Etait-ce dut à la chute de Zeus au rang de simple dieu pourvu d’un pouvoir transcendant ? Mais tu te sentais alors d’une humeur si excellente que même l’affront d’Hadès te parut sur le moment totalement insignifiant. Après tout, ta barrière serait vite rebâtie, et le sort de ce dieu aussi traitre à l’Olympe que sympathique à tes yeux ne relevait pas de tes soucis, pour le moment en tout cas.

« Hadès… De retour pour assister à tes propres funérailles ? J’adorerai assister à ton échange avec père, mais pour le moment je préfère m’en retourner en mon domaine céleste. J’y attendrais ma convocation à l’Aréopage qui décidera de ton sort. A très bientôt donc. »

Tu ne portas aucune attention à l’ombre divine qui se tenait dans celle du seigneur de la Terre noire tant son existence même t’était insignifiante, et sans plus dire un mot, tu t’éclipsas, n’en tenant déjà plus et filant droit sur ta citadelle où une fois assit sur ton trône sanglant, entouré du chœur des 88888 âmes guerrières s’affrontant sans fin pour ta seule gloire, tu libéras enfin ce fou rire de victoire qui t’avais taraudé depuis l’éclat de Zeus et qui fit trembler les murs d’airain, d’orichalque et de fer noir de ta forteresse où déjà tu diffusait ton pouvoir pour en restaurer les défenses.

« Huk huk… Huk huk huk ! Hahahaha ! HAAAAAAAAAAAAAAHAHAAAAAAAAAAAAA ! MOUHAAAAAAAAAAAAHAHAHAHAHAAAAAAAAA ! »

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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 18:08

HRP:

Au sourire de plus en plus méprisant et hautain de mon fils, je compris mon échec. La folie d’Eris avait attisée ma haine et ma colère. Certes je n’avais fait qu’énoncer des vérités, certes Arès s’était montré mille fois plus que coupable et méritant de tels reproches, mais je n’étais pas de ceux qui crachaient au visage des parjures comme l’aurait fait tout autre que moi. J’étais Zeus, le roi des dieux, pas le pantin de mes sentiments ni de ceux que d’autre voulaient m’imposer.

*Maudite empoisonneuse. Tu me le payeras cher.*

Tout en tachant de réprimer cette ire des plus malvenues que je savais venir directement du souffle de la Discorde, en voyant la Guerre s’en aller après une ultime réplique qui me laissa sans voix, je ne ressentis nulle joie, nulle sensation de victoire. Seulement la certitude sereine que j’été tombé dans le piège tendue par notre ennemie, et qu’il était peut-être déjà trop tard pour réparer ce que je venais d’enclencher.

Je voulu alors rattraper mon fils dont je ne comprenais que trop bien la joie en cet instant, mais nos relations devraient attendre, car le monde lui ne le pouvait pas. Pas alors que tout semblait s’enchainer comme dans un plan trop bien agencé pour que je ne remarque pas l’empreinte aussi subtile qu’unique d’un maitre dans le jeu cosmique, un maitre tirant les ficelles de nos destins avec une indifférence qui me laissait pantois.

Entre Arès et moi, malgré notre animosité commune l’un pour l’autre, il restait la relation d’un roi et de son épée, tant que j’aurai pour moi le pouvoir de le rappeler à l’ordre, il demeurerait fidèle, car il avait tout à perdre à me défier, surtout maintenant qu’il était si proche de devenir mon maitre de guerre.

*Les moires jouent-elles le jeu de la Discorde ? Elles-mêmes sont-elles sensibles à son pouvoir ? Non, les trois sœurs fileuses sont au-delà de toute influence, elles sont antérieur même à Eris et à sa mère. Oui, le destin ne peut être influé par aucun d’entre nous, et surtout pas par elle.*

Mais j’avais beau me répéter encore et encore ces pseudos certitudes, l’effroi de cette hypothèse ne me quittait pas. Une fois le doute en vous, il ne vous lâchait plus, à jamais. Tel était le terreau dans lequel la force de la fille de la nuit se développait…

*Je dois me reprendre, et vite !*

« Oui Hermès, bon retour chez toi. J’ai suivis ton périple, et je n’ai pas manqué d’observer le fait qu’actuellement encore, les fruits ne se trouvent pas encore en possession de celui à qui je t’avais demandé de les donner. Tu as présumé gravement en te fiant aux mortels pour accomplir une tache que seul le dieu messager était à même de remplir. Pourquoi en fut-il ainsi fils ? Pourquoi avoir à peine posé le pied aux abords des terres du sanctuaire comme un colporteur vendant des boutons, pour ensuite quelques minutes à peine, partir comme un voleur ? Je t’avais demandé d’apporter les fruits au Grand Pope, pas à un de ses laquais. Que cela ne se reproduise plus à l’avenir, est-ce clair ? »

Mon ton, cette fois, avait été beaucoup plus doux qu’avec Arès, lui qui avait essuyé de plein fouet une colère juste, mais particulièrement vénéneuse. Pourtant Hermès aussi avait fauté, fauté dans sa mission, quand celle d’Arès quant à elle était un franc succès, allant même au-delà de mes espérances les plus optimistes, alors pourquoi en était-ce ainsi ? Pourquoi avec mon plus jeune fils, l’ire ne parvenait pas à prendre le dessus ? Etait-ce seulement parce qu’il était lui ? Un éternel enfant à jamais désintéressé par mon trône et mon héritage ? Etait-ce pour cela qu’il ne m’inspirait pas la moindre crainte, contrairement à son demi-frère dont l’esprit et les lames de plus en plus affûtées me laissaient un désagréable filet de sueur froide glissant le long de mon échine ?

« Hadès… »

L’arrivée des plus audacieuses de mon grand frère me fit l’effet d’une véritable douche froide, ce dont je devais plus tard lui être reconnaissant tant l’électrochoc de son entrée me fit instantanément revenir à moi.

Lui, parjure et paria parmi les siens, lui traître avéré à ma loi, à sa famille, à l'humanité toute entière, et mainte fois coupable de tentative de génocide et de déicide, venait de s’inviter au beau milieu de mon palais, en fracassant sur son chemin les barrières divines de mes enfants dans une tentative des plus évidentes de démontrer son pouvoir que je ne connaissais que trop bien, un pouvoir qu’il tenait d’êtres dont la simple fréquentation me déplaisaient au plus haut point.

Mes pensées désormais entièrement focalisée sur cet impudent sujet, j’allais reprendre la parole quand soudain, un son de cloche caractéristique résonna des profondeurs de la montagne des dieux. Les forges d’Héphaïstos avaient achevées leur œuvre.

« Aaaaaaaaaah. Parfait. »

Déjà les serfs mécaniques du dieu forgeron s’en allaient porter à mes hérauts ailés leurs précieux trésors, et d’ici quelques instants, les douze anneaux de pouvoirs seraient en ma possession, avant d’être distribués aux membres de ce qui allait devenir la plus grande alliance divine que le monde avait connu depuis la fondation de l’Olympe.

Reportant mon regard sur le dieu des enfers, accompagné de près par son épouse à l’esprit fracturé, je choisis de lui laisser une chance, une unique chance d’éviter pour le moment en tout cas son jugement que lui et moi savions déjà pour ainsi dire réglé. Hypnos avait payé le prix fort pour un dieu dont il n’était que le serviteur, mais à présent que l’archi-traitre lui-même se présentait à moi de son propre chef, les choses prenaient une tournure des plus intéressantes, pour moi.

« Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te foudroyer sur place comme le traître et le monstre que tu es devenu durant mon absence mon frère. Dis-moi seulement pourquoi je n’appliquerai pas sur toi la même justice que celle que j’ai appliquée sur ton serviteur. »
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Hadès
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Fév - 13:20

HRP:

Une chose était pour le moins évidente avec mon retour au sein de la montagne des dieux où je n’avais plus ma place depuis une éternité, c’était que ces petites réunions de famille m’avaient manquées. J’adorais ces petits moments d’hypocrisie où chaque mots, chaque gestes, étaient pesés, analysés, puis finalement distillés avec plus ou moins de finesse en fonction de la divinité.

Chacun avec un talent qui lui était propre, ceux que je devais appeler mes pairs jouaient ainsi leur rôle dans la grande scène qu’était le Destin, avec parfois la tache oh combien rafraichissante qu’était celle du bouffon.

Affichant un sourire carnassier en assistant au départ de mon neveu préféré qui n’avais pu s’empêcher de lancer comme adieu une ultime provocation aussi amusante qu’erronée, je notais intérieurement d’aller le retrouver après l’inévitable et pompeux entretiens que je me devais d’avoir avec son géniteur.

« Oui, à très bientôt. Plus tôt encore que tu ne le penses. »

Après tout, entre la Guerre et moi, les relations avaient toujours été pour le moins fluctuantes. Alliés de circonstance, nos intérêts parfois se recoupaient avec une évidence des plus ironiques sachant nos objectifs finaux respectifs, ce qui donnait lieu à des alliances aussi brèves qu’efficace. Peut-être le temps était-il venu d’en conclure une nouvelle ? Oui, peut-être.

« Hum ? »

Feignant de seulement maintenant remarquer le dieu voleur tout en écoutant à peine ses pathétiques excuses pour le vol de mon casque, je lui rendis son sourire avant de lui répondre.

« Oh ? Tu as enfin sut t’en séparer ? Et bien voilà une plaisante nouvelle. Laisse-moi te remercier pour ta bienveillance. Comme tu le dis si bien, nul ne sait quel voleur méprisable pourrait s’arroger de droit de prendre ce qui ne lui appartient pas. De biens pauvres fous, n’es-tu pas d’accord avec moi ? Car je ne pense plus avoir à expliquer le sort qui attends invariablement les insensés osant toucher à mes richesses. Après tout, les enfers n’ont plus rien à prouver à qui que ce soit. Haha. »

Partant d’un rire léger encouragé encore d’avantage par la répartie acide et oh combien bien placée de ma reine à l’encontre d’un dieu déjà en sursit, le comble du ridicule fut atteint en entendant les réprimandes de mon frère à l’encontre d’un messager s’étant vraisemblablement inspiré des techniques postales humaines.

Réprimant du mieux que je le pouvais un fou rire des plus mesquins en imaginant la situation aussi improbable que délicieusement comique d’un sac de fruit de savonnier se perdant dans les méandres du courrier du sanctuaire, je notais encore une fois d’enquêter rapidement sur le devenir de ce fameux présent du roi des dieux à sa fille chérie.

*Attaquer de front le sanctuaire pour le récupérer serait comme m’en prendre à Zeus. Ces fruits doivent disparaître, mais sans qu’on ne puisse remonter jusqu’à moi.*

Avec le retour de mon petit frère, le temps était semble-t-il revenu aux champions et autres incarnats divins par lesquels dieux et déesses s’étaient affrontés durant l’âge d’or mythologique. Agir en secret, agir par le biais d’intermédiaire, emprunter de long chemins détournés pour arriver à son but…

Ah… qu’il aurait été plus simple et plus rapide de marcher directement sur le territoire de ma très chère nièce comme il y a de ça à peine plus d’une décennie.

« Allons, allons Zeus. Je suis sûr que notre messager préféré a une explication pour avoir ainsi donner son présent à la mauvaise personne, n’est-ce pas Hermès ? »

La situation était trop tentante, je n’avais pas su résister. Arès ne savait pas ce qu’il ratait.

*Il déteste toujours autant les réunions. Au moins en cela il n’a pas changé. Mais en ce qui concerne son pouvoir, celui-ci semble avoir considérablement gagné en puissance… Interessant.*

Et alors qu’il venait à peine d’en finir avec son petit dernier, voilà qu’enfin, le gros de notre affaire venait aux lèvres du roi des dieux. La question de ma prétendue trahison, et du sort qui m’attendait selon lui.

« C’est bien de cela que je dois t’entretenir, et avant de te répondre, laisse-moi parler. J’ai appris que tu as déjà châtié Hypnos pour la même querelle qui nous oppose toi et moi, et qu’il croupit désormais dans une prison de ta création pour expier les fautes qu’il aurait commises sous mes ordres. Maintenant laisse-moi répondre à ta question par celle-ci. Etant donné la guerre qui s’annonce, crois-tu vraiment pouvoir te passer d’alliés de ce gabarit ? Tu as surement déjà dû y penser je me trompe ? Et si tu ne l’as pas déjà libéré en échange de son concours dans la lutte contre nos ancêtres, c’est surement par peur qu’il ne se retourne contre toi, n’est-ce pas ? Je le conçois parfaitement, tu n’as jamais su qu’inspirer le respect. Pour ma part, j’inspire à mes sujets quelque chose d’infiniment plus efficace. »

Oui, Zeus lui-même ne pouvait le nier, dans la famille, j’étais celui dont le nom même était à peine murmuré dans les ombres. Un dieu ne recevant ni prières ni sacrifices, excepté d’êtres marginaux, séduit par les ténèbres, rejetés par les leurs et prêt à tout abandonner pour ce qui autrement leur resterait à jamais interdit.

« Regarde autour de toi Zeus, regarde la Terre telle qu’elle est aujourd’hui. De quoi me blâmes-tu exactement, sinon de ce que tu viens de faire toi-même ? Le respect qui nous est dut par les Hommes n’est plus, aussi, je te le demande, avec quoi reconquérir leur ferveur si ce n’est par des moyens disons… plus radicaux qu’une tape sur l’épaule ? Pour nous qui à leur yeux sommes maintenant devenus des mythes, quel moyen reste-t-il pour attirer leur attention si ce n’est à coup de marteau ? Car envoyer ton fils prodigue leur rappeler nos existences ne peut s’apparenter qu’à cela, tu en conviendras. »

Pointant du doigt la Terre sous nos pieds sans indiquer de cible précise, un simple coup d’œil au monde d’en bas suffisait à se rendre compte qu’actuellement, l’humanité, des suites du coup d’éclat d’Arès, venait d’être réveillée en sursaut.

« Regarde les biens, tremblant, s’interrogeant, craignant pour leur existences insignifiantes et attendant des réponses. Crois-tu que je n’ai pas déjà essayé maintes et maintes fois de les rappeler à l’ordre ? J’ai été jusqu’à remanier les enfers dans l’espoir que la crainte les fassent évoluer dans le sens que nous avions jadis décidé pour eux, mais rien n’y a fait, et ta tentative n’y fera pas d’avantage, car tu exiges désormais d’eux une chose qu’ils ne peuvent tout simplement plus te donner. Ils ont gouté à la liberté de vivre sans nos lois, sans nos codes, sans nous tout simplement, et ils ne reviendront plus en arrière, à moins d’y être obligé. Forcés par des moyens bien plus drastiques que tu ne saurais mettre en œuvre, et tu sais pourquoi ? Parce que tu es Zeus, le père de l’Olympe, un roi de justice et de loi. Même dans leur légende, tu l’es resté, et pour autant que je puisse le dire maintenant, plus de deux milles ans après notre dernier entrevue, tu n’as pas changé.

Oui mon frère, il faut une nouvelle approche, un pouvoir qu’aucune loi ne pourra jamais obtenir, un pouvoir capable d’effacer de leurs esprits jusqu’aux souvenirs de cette soi-disant liberté. Le pouvoir de la peur.
»


En tant que roi, en tant que patriarche de sa famille, je ne doutais pas que Zeus avait dut répondre lui-même à la question de savoir s’il valait mieux être aimé ou craint quand on régnait sur autrui. Et bien peut être le temps était-il venu pour lui de réviser sa réponse.

« Ce dont tu me blâmes au final mon frère ? D’avoir fait avant toi ce que tu viens de réaliser comme indispensable à notre retour à l’âge d’or. Et toi, roi sage et juste, ne saura supporter la vision d’une justice à deux vitesses, n’est-ce pas ? Aussi je te demande à présent de casser ton jugement à l’encontre de mon serviteur, en échange de quoi, il te servira ainsi que moi et l’ensemble de mon armée dans la titanomachie imminente. »

Zeus n’était pas un idiot, du moins pas de cette manière. L’offre d’une aussi puissante alliance contre nos plus mortels ennemis ne pouvait pas être refusé. Pas quand ce à quoi il tenait le plus au monde était en jeu, à savoir non pas l’humanité ou la justice, mais son héritage.
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Mar - 17:53

Voilà donc une situation qui n'arrive pas tous les jours, voir Hadès face à Zeus n'était pas une chose à laquelle on pouvait être habitué. Mon oncle était comme à son habitude... Le genre de dieu qui n'était pas connu pour sa... Bienveillance et sa douceur. Comme quoi les humains ont toujours ce souvenir de lui, même après tout ce temps.

Arès qui s'en va pour je ne sais quelle raison mais cela n'est pas mon souci, j'ai d'autres choses à penser à résoudre. Et puis entendre Perséphone me dire certaines paroles me laisse... Un petit arrière-goût de venin qui me fait vite penser à ne pas succomber à la provocation bien que cela ne puisse qu'être dû à l'influence de son mari qui était un peu trop sombre... Oh après tout quoi de mieux que le noir pour un dieu des morts, c'était même adapté.


-Voyons ma chère Perséphone, je connais l'amour à chaque fois que je regarde les yeux d'une demoiselle, et Thalie est avec Hypnos voyons, je n'oserais pas faire quoi que ce soit envers elle. Je n'aimerais pas contrarier Hypnos combien même il est emprisonné. J'ai déjà connu l'amour il y a de ça fort longtemps... Tout comme il y a peu de temps et ainsi de suite.


Je ne pouvais pas me permettre de laisser paraître le chagrin pour Calypso et Thalie, cette découverte serait une chose qu'on pourrait utiliser contre moi, surtout venant d'Hadès qui pourrait s'amuser à faire venir Calypso à moi rien que pour me tourmenter. Voilà pourquoi j'offre un sourire à Perséphone, ce sourire qui faisait de moi un dieu qui n'était attaché envers rien, libre comme l'air tel l'oiseau qui se moque de la gravité.

-Bien entendu mon oncle, depuis Persé qui tua Méduse, j'ai soigneusement pris soin de ce casque. Les humains peuvent faire preuve d'une immense avidité. Et en tant que dieu des voleurs, je me dois de prendre soin des trésors que les hommes peuvent gâcher sans se rendre compte de la valeur que les trésors peuvent avoir. Il y a toujours eu des vols à travers les âges et même bien plus durant ces dernières époques je dois l'avouer, je n'en suis pas fier, ni honteux, car je suis le dieu des voleurs. Et punir les voleurs est une chose que je peux comprendre, voilà pourquoi je veille à rétablir certaines choses même si je doute que vous vous imaginiez que je vous rende ce casque n'est-ce pas ?

-Disons qu'Hypnos a été... Suffisamment convaincant pour que je le lui rende en preuve de ma bonne foi pour... Et bien... Quelques détails dirais-je. Puis j'ai cru apprendre que votre combat contre des humains et Athéna vous a valu une défaite, voilà la preuve que je devais faire en sorte de mettre votre casque en sécurité au cas où.


En me tournant vers Zeus, j'incline la tête en parlant sur un ton neutre et simple.

-Désolé père, comme Hadès le souligne, j'ai une raison à cela. La guerre nous fait agir en hâte et j'espérais revenir à vous au plus vite pour que nous ne soyons jamais isolés durant une longue période. J'ai voulu favoriser la rapidité mais je comprends. Voilà pourquoi je vais de ce pas corriger mon erreur et veiller à retourner au sanctuaire si vous m'y autorisez père. Je vous donne ma parole de messager que cette erreur sera corrigée au plus vite de mes moyens père.

Puis en remettant mon casque, je me dirige vers la sortie en me stoppant quand j'entends ce que Hadès peut dire, la peur ? L'humanité est une chose dont je me suis plongé dedans pour en ressortir avec une expérience qui me permet de saisir ce que l'homme a pu faire jusque-là. Puis en me retournant vers l'intérieur de la salle, je me mets à parler.

-Athéna est encore la protectrice de l'humanité à ce jour mon oncle, il serait sage de ne pas négliger ses précieux conseils pour envisager la bonne solution. Jusque-là, l'humanité est encore là ce qui est la preuve qu'elle est encore digne de son rôle.

J'avais enfin terminé ce que j'avais dis et sur ces mots, je commençait à m'en aller pour me diriger vers le sanctuaire.

Arrow Sanctuaire sauf si papa Zeus me dit non^^
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Mar - 21:12

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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mar - 19:09

L'Aéropage ?

Ce terme déplut profondément à Perséphone qui ne put que plisser les yeux, préférant ne pas afficher sa réprobation devant son demi-frère qui n'en avait cure de toute façon. A la manière d'un lion, il négligeait les fourmis qui lui tournaient autour voire lui grimpaient dans la crinière.

Viendra le temps où l'une d'entre elles se faufilera l'air de rien sous ton armure, s'installera dans la plus intime de ses failles avant d'y distiller en toute impunité le plus sournois de tous les poisons. Qui sait si ta chère amie Éris ne pourrait le faire le jour où elle se laissera de toi et de ta folie. Après tout, même toi, tu as tes limites et finis pas tourner en rond.

Carnage, carnage et carnage, cela n'est qu'un cycle sans fin... Et comme tout cycle, cela finit par lasser une amatrice de désordre...


Et ne daignant pas plus le regarder qu'il ne l'avait fait pour elle, la déesse sentit l'aura agressive du dieu de la Guerre quitter l'enceinte de ce temple pour rejoindre le sien dont la barrière avait si facilement volé en éclats de par la seule présence d'Hadès. Une petite revanche que la brune souveraine savourait à sa juste valeur. Elle devait bien le reconnaître. Voir son époux passer ainsi au-dessus de la masse braillarde de la marmaille divine avait de quoi gonfler son orgueil de reine des Enfers. Et puis, tout cela arrangeait aussi pas mal ses affaires dont l'effroyable attaque qu'avait subi Jamir.

Seul Arès aurait effectivement pu témoigner de sa hargne et son désir d'affaiblir leur demi-sœur en frappant la tour et son peuple si efficacement qu'il n'en demeurait plus rien. Un coup dur pour la prétendue Sagesse et d'autant plus qu'elle ne l'avait sans nul doute pas encore découvert.

Le temps semblait vraiment prendre un malin plaisir de jouer en faveur de la terrible reine. Le temps que tout se fasse et cette réunion serait achevée avec des accords rendant tout le reste obsolète. Forte de cette victoire si proche, la splendide et singulière épouse d'Hadès écouta ses paroles emplie d'autant de morgue que de bon sens au vu de la situation actuelle avant de prendre la parole à son tour, oubliant volontairement de saluer Hermès. Elle avait visé juste et l'attitude du messager des dieux était déjà suffisamment maladroite et empressée pour la dispenser de fastidieux au-revoir. .

Aussi s'avança-t-elle vers le son roi et père avant de s'incliner avec toute la grâce et le respect qu'elle lui devait et se devait...

- Père, je vous prie de bien vouloir écouter les paroles de votre frère qui est aussi mon époux. Les anciennes querelles entre mon cher Hadès et Athéna sont reléguées au second plan maintenant que la menace des titans plane sur l'ensemble d'entre nous. A votre avis, qui attaqueront-ils en premier sinon votre enfant chérie, ma demi-sœur de la Sagesse ? Elle qui est le rempart de cette terre qui est l'objet de tant de convoitise sera aussi aux premières loges. Et ils ont déjà montré leur puissance en s'emparant de Thalie. Qui d'autre qu'eux aurait pu avoir cette envie de prendre une Muse comme otage. Pour vous défier, vous montrer leur puissance...

Songez un peu à elle qui est l'épouse d'Hypnos et a subi un sort terrible malgré son innocence. Qu'importera le plus au dieu du Sommeil une fois revenu, en plus de servir au mieux ses maîtres...


Glissa-t-elle tout en douceur à l'attention du sombre monarques, avant de poursuivre.

- Retrouver son épouse et la venger si jamais il lui a été fait violence voire pire...

Imaginez, père, tout ce qu'elle doit endurer en cet instant, vous appelant de toutes ses forces ainsi que celui qu'elle aime. Votre nom ne peut tolérer qu'on laisse un tel acte impuni et votre enfant entre les mains de ses tortionnaires...

Libérer Hypnos pourrait vous mener à Thalie, vous le savez, et à travers elle à la cachette des Titans...


Et baissant les yeux ce qu'il fallait elle ajouta.

- Songez à ce que vous avez à gagner en libérant Hypnos de sa prison et en le laissant reprendre la place qui est la sienne. Vous avez la sagesse et la grandeur, pensez-y et agissez en roi prêt à prendre part en cette guerre que nous savons tous imminente...

En appeler à l'orgueil de Zeus tout en parlant au père et au chef de guerre, Perséphone n'avait pas appuyé les paroles de son époux au sujet du passé mais ce que le maître de l'Olympe avait à y gagner. Le positif pèserait dans la balance. Le tout était de voir le poids que le dieu maniant la Foudre y mettrait.
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Mar - 8:57

Tout en lui posant ma question en somme toute rhétorique, je savais déjà quelle réponse mon frère allait y opposer. Après tout, son arrivée toute en puissance n’était pas le fruit du hasard. Hadès avait compris depuis longtemps que la peur ne nécessitait pas uniquement un pouvoir colossal pour être instillée dans le cœur de ses sujets, elle demandait aussi et surtout un certain sens de la mise en scène.

*Nous y voila.*

Je venais par cette simple question de récupérer dans mon armée une puissance presque impossible à décrire, le tout sans même avoir fait mine de la demander, et encore moins de l’exiger. Hadès m’offrant ainsi son aide, ainsi que celle de toute son incommensurable armée dans la titanomachie à venir, la victoire sur nos pères semblait-il déjà était acquise.

Tachant de contenir au mieux ma satisfaction pour n’afficher qu’un visage résolument contrarié et songeur, j’écoutais avec soin les dires du sombre empereur et de son épouse avant que les serfs mécaniques du dieu forgeron n’entrent enfin dans l’enceinte de mon palais, porteur de formidables présents de puissance pour chacun de ceux qui ploierait le genou devant mon autorité et rejoindrait mon alliance divine.

« Une seconde Hermès. Tes intentions t’honorent, mais tu ne partiras pas les mains vides... »

Arrivant à ma hauteur, porteur d’un écrin contenant en son sein douze anneaux aussi différents d’apparence qu’identique dans leur fonctionnement, je fus le premier à tendre la main vers eux et à me saisir du plus grands de tous, celui qui avait été fait pour moi.

« Désormais, la menace des titans ne sera plus cette présence étouffante qu’elle fut par le passé. Désormais l’ombre de Kronos ne sera plus qu’une ombre, car à partir de cet instant, où que vous alliez, je serai à vos côtés. »

Et passant mon anneau à mon majeur droit, je sentis mon pouvoir et ma volonté s’y engouffrer comme aspirés par une éponge ne demandant qu’à s’en gorger jusqu’à la lie. Désormais cet anneau et moi ne ferions qu’un, et cela aussi longtemps que nous existerions l’un et l’autre.

« Contemplez ανώτατος (prononcez anó̱tatos). L’anneau suprême, celui qui relie les douze entre eux, et dans la lumière de l’Olympe, les lies. »

Comme en réponse à ma déclaration, le reste des anneaux de pouvoir s’éveilla à l’appel de leur souverain, et dans une aveuglante clarté qui ne manquerait pas de faire frémir mon ténébreux frangin, leur pouvoir entra en résonance avec le mien.

« Prends Hermès. Ceci, en plus de ta Kamui, te protégera de la traîtrise du roi des titans, du moins tant que tu ne tenteras pas d'entrer dans le flot du te nous permettra également de toujours rester en contact, même si nos cosmos ne pouvaient plus se trouver. »

Et me saisissant alors de l’anneau attitré du dieu messager pourvu d’une paire d’aile reliée par un caducée, j’attendis que mon plus jeune fils s’en empare et le fasse sien avant de poursuivre.

« Va à présent Hermès. Vol, et ne me déçoit pas. »

Ma bénédiction ainsi donné au dieu messager, il me restait maintenant à régler le souci du sombre couple infernal jusqu’à présent relégué au second rang.

« A nous maintenant… »

Du haut de mon trône céleste, avec les dix anneaux de pouvoirs restant à mes côtés, il me restait encore tant de chose à faire, comme par exemple, faire parvenir à mes autres enfants leur présent dans les plus brefs délais.

« Tu as une excellente argumentation Hadès, ça ne m’étonne pas de toi, mon frère. Mais au-delà de ta rhétorique royale, je n’oublie pas qu’au-delà d’avoir tenté de sauver l’humanité comme tu l’affirmes, tu as à mainte reprises tenté d’assassiner mon enfant chérie parce qu’elle était en travers de ta route. Est-ce aussi pour la sauvegarde de l’humanité que tu as agi ainsi ? Ne me confonds pas pour un de tes crédules esclaves sans cœur et sans entrailles mon frère, tu t’en mordrais les doigts. »

Prenant le temps de marquer une pause dans ma réponse, faisant bien comprendre à mon frère la place qui était la sienne dans le jeu cosmique, je poursuivi alors après m’être ré-adossé à mon trône céleste.

« J’ai entendu et compris vos arguments à tout deux. Et ils ne sont pas tombés dans des oreilles sourdes. Cependant, imaginons que je consente au retour d’Hypnos. Qui me dit qu’il ne ralliera pas Kronos, le ravisseur de son aimée ? Pouvez-vous me garantir que la peur que vous lui inspirez sera plus forte que l’amour qu’il éprouve pour celle qui représente tout à ces yeux ? Non, vous ne le pouvez pas, et vous ne le pourrez jamais. Voyez-vous, au-delà de la peur se trouve quelque chose qui vous a toujours fait défaut à tout deux, une force infiniment plus puissante et qui est à elle seule responsable de toutes vos défaites lors de vos précédentes tentatives d’anéantir l’humanité. Vous savez de quoi je parle n’est-ce pas ? Même si vos cœurs secs ne peuvent la comprendre, vos esprits de rouages et de métal eux peuvent l’appréhender, au moins en partie. »

Oui, l’amour, l’amour était et resterait à jamais au-delà de l’influence de la peur. Je l’avais déjà dit à Hermès quand quelques heures auparavant il m’avait soumis la même requête concernant le dieu du sommeil, et pour autant que je pouvais bien en juger, la situation n’avait pas changé d’un iota depuis lors.

« Non Hadès. Ton serviteur demeurera enfermé, pour notre bien à tous. Si moi-même ait encore des raisons de le craindre, tu ne peux que comprendre pourquoi il doit encore en être ainsi, du moins tant que Thalie ne sera pas libérée des griffes de notre père. En revanche, et au regard de l’aide que tu te proposes de m’apporter dans la titanomachie à venir, je pourrais bien surseoir à ton jugement, si tu te rallie inconditionnellement à ma bannière et te soumet de nouveau à mon autorité comme ce fut le cas par le passé, toi, ainsi que l’ensemble de ceux placés sous ta coupe... »

Les anneaux de pouvoir étaient à portée, et l’ensemble de l’Olympe n’étant pas encore éveillée, un ou deux anneaux pour le couple infernal ne serait pas une perte.

« Enfilez ces anneaux à vos doigts, et vous ferez dès lors partie des forces de l’Olympe et profiterez de mon pouvoir quand l’heure sera venue pour nous de combattre. Refusez-les, et préparez-vous à en subir les conséquences. Que dites-vous ? Hadès, Perséphone ? »

Deux anneaux lévitèrent alors au-dessus de leur semblables, dans l’attente de la réponse d’Hadès, et de celle toute secondaire de Perséphone, elle soumise à l’autorité de son époux. De leur réponse dépendraient les prochains instants.
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MessageSujet: Re: Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir   Palais de Zeus, salle du trône - Le conseil de guerre et les anneaux de pouvoir - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Mar - 8:40

Ma petite argumentation avait semble-t-il trouvée son public en la personne de l’auto-proclamé roi des dieux, ce qui ne m’étonna qu’à moitié. Après tout, même s’il ne pouvait l’admettre publiquement, j’avais raison, et il avait désespérément besoin de moi.

*Garde donc ton air supérieur pour les laquais de ta cours céleste mon frère, au fond, c’est moi qui ai gagné cette manche.*

Il avait beau feindre de réfléchir, du  mieux qu’il le pouvait même, il était des choses qui ne pouvaient pas se cacher, d’autant plus avec l’égo surdimensionné qu’il possédait. Si son visage était frappé de la marque de la réflexion, ses yeux eux, pétillaient de joie, une joie suffisante, celle de ceux qui pensent avoir déjà gagné.

Et assistant d’un œil intrigué à la soudaine apparition de ces fascinants anneaux, ainsi qu’à l’avènement de ce qui semblait être une nouvelle alliance divine, je ne pus m’empêcher de lever un sourcil interrogateur devant le coté exotique de ces bijoux de nature totalement inconnue.

Ils n’étaient pas ordinaires, ni même le fruit d’une connaissance que je pouvais reconnaitre. Quoi qu’était la source de leur puissance, elle m’était inconnue, et pourtant, je n’étais pas le plus ignare des immortels, car le savoir des morts était aussi le mien.

*C’est incroyable… Comment as-t-il fait pour découvrir un enchantement dont même moi j’ignorais jusqu’à l’existence ? Qui ou quoi lui a révélé ?*

Si le génie de Zeus et l’habileté des serviteurs d’Héphaïstos étaient sans aucun doute les créateurs de ces joyaux, ce n’étaient pas eux leur concepteur, cela non plus ne faisait aucun doute. Quelque chose d’autre était derrière la forge de ces anneaux. Quelque chose qui ne pouvait être qu’éminemment ancien, et de nature divine à n’en pas douter.

« Fait bon voyage très cher neveu, tache donc de garder à l’esprit la bienveillance dont tu as fait preuve envers mon bien, mais cette fois, si jamais l’envie de protéger ce qui ne t’appartient pas te reprends, garde donc tes mains dans tes poches. »

Décidément, il faudrait que je participe à ces réunions familiales un peu plus souvent. Elles avaient le mérite de me faire me sentir beaucoup mieux en plus de me changer des plaintes monotones et trop familière des damnés.

*Pour la prochaine fois, je les invite tous en enfer, là au moins je n’aurai pas à subir cette écœurante lumière solaire…*

L’idée était séduisante, mais je gageais intérieurement qu’il faudrait un cas de force majeur pour faire se déplacer ainsi ces olympiques hédonistes paresseux.

« Oui, si tu as fini avec ta descendance, revenons-en à nos affaires. »

Je n’avais pas toute la journée devant moi, un rendez-vous des plus importants m’attendait à Sparte, une ville qui n’avait que depuis trop longtemps existé.

« Allons mon frère, nous sommes seuls à présent, ce n’est plus la peine de conserver ton air supérieur, il n’y a personne à impressionner. Que me reproche tu donc pour Athéna ? J’ai fait ce que tu aurais fait Zeus, à tout humain, ou dieu qui aurait défié ta volonté. Elle n’a jamais été que la gardienne de la Terre, en aucun cas sa détentrice et encore moins ta représentante. Moi, je suis ton frère, le seigneur du monde souterrain, un roi parmi les dieux, et par conséquent, ta fille me doit obéissance. Athéna a beau être ta préférée, elle n’échappe pas à nos lois, pas plus qu’elle n’avait à se dresser contre moi comme elle l’a fait. Elle a choisi son sort, ou bien, agissait-elle comme une lieutenante obéissant aux ordres de son suzerain ? J’espère que non… »

Laissant cette dernière phrase en suspend comme pour insister sur les conséquences qu’auraient été pour Zeus la nomination non officielle d’une représentante qui n’aurait pas été ni d’un rang suffisant, ni d’une légitimité satisfaisante, et encore moins du sexe fort, je me retins d’un regard inquisiteur à l’encontre de mon frère avant de porter mon attention sur ces fameux anneaux situés tout prêt de lui.

« Quant à Hypnos, tu te trompes à son sujet, son histoire avec la muse de la Comédie, si tant est qu’elle existe, n’est qu’une digression. Ce n’est pas ni son premier, ni son dernier amour, tu es bien placé pour le savoir. En revanche, le pacte qui le lie à moi est éternel, aussi longtemps que j’existerai, il me sera loyal, de cela, je peux jurer sur mon âme immortelle. »

Devais-je insister et exiger séance tenante la libération de mon infidèle lieutenant, au risque de braver la colère du maitre des nuées ? Ma vengeance en valait-elle le jeu ?

*Cela attendra. Après tout, l’expiation du Sommeil se fait déjà des mains des Erinyes, et elles sont presque aussi imaginatives en matière de torture que je ne puis l’être. Et puis, j’ai l’éternité pour songer à ce qui attendra Hypnos à sa sortie de prison.*

« Mais je dois reconnaitre que tu as raison sur ce point. Thalie pourrait influencer son jugement, et en faire un allié instable sur le champ de bataille. Nous ferons donc comme tu l’as suggéré. »

Retrouver Thalie ? La tirer des griffes de notre père ? Autant directement gagner la prochaine titanomachie…

« Que sont ces anneaux, l’enchantement qu’ils portent m’est inconnu. Pourquoi me donner cela mon frère, craint-tu qu’il ne m’arrive un sort semblable à celui qu’a connu ta fille ? Douterais-tu à ce point de ma puissance ? J’en doute, sinon tu ne m’aurais pas épargné. Alors pourquoi ? »

J’avais beau vouloir en savoir plus, le fait était là, Zeus ne plaisantait pas, comme à son habitude. Mes suspicions valaient ce qu’elles valaient, mais cela n’était en aucun cas une raison suffisante pour un refus aux yeux de Zeus.

*Au fond je le comprends, les rois supportent mal qu’on leurs disent non.*
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Perséphone
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